Le président du Burel Football Club, Jean-Louis Distanti, a accordé un entretien à Football Club de Marseille afin de nous détailler les rapports entre son club et l’Olympique de Marseille, ainsi que son avis sur l’ambiance qui règne actuellement au sein du club olympien.
Jean-Louis Distanti, votre club entretient-il des rapports avec l’Olympique de Marseille, notamment en terme de recrutement de vos jeunes ?
Jean-Louis Distanti : Très peu. Pour ma part, en tant que président, j’ai de très bonnes relations avec les éducateurs de l’OM. Des relations humaines. Mais entre clubs, ce n’est pas vraiment le cas. Concrètement, nous recevons régulièrement des invitations de l’Olympique de Marseille pour des détections ou des tournois pour les petits de 8-9 ans. C’est une politique à laquelle l’OM tient depuis de nombreuses années. On a essayé d’entrer en contact avec les responsables du centre de formation de l’OM, mais ces gens-là sont sur des sièges éjectables…
Vous dites donc qu’il n’y a pas de politique à long terme à l’OM…
J.-L. D. : Voilà. Ils disent qu’ils vont nous recevoir pour discuter, mais on ne les voit jamais… Depuis septembre, on a pris des contacts avec des clubs professionnels du sud de la France. Les responsables nous ont reçus rapidement pour nous expliquer leur politique sans rien demander. On n’est pas là pour quémander… Si un club de la région a besoin d’un gamin, il peut passer directement par le club et on donne éventuellement une autorisation. Toutes les demandes passent dans les mains des parents, on ne cache rien. Alors qu’avec l’OM, en général, on apprend que les parents ont été invités à la Commanderie sans passer par nous. C’est dommage, on est Marseillais, on supporte l’Olympique de Marseille. Au niveau de la pré-formation, nous sommes court-circuités. C’est dommage, l’OM pourrait s’appuyer sur des clubs qui font de la bonne pré-formation pour faire venir les jeunes beaucoup plus tard. Les faire venir à l’OM à 8 ou 9 ans n’est pas gage de réussite. Et 2 ou 3 ans plus tard, ils repartent en catimini dans des clubs amateurs. Ce n’est pas à cet âge-là que l’on devient footballeur professionnel ! Le « vrai » football, ça commence à 14-15 ans lorsque l’on joue à 11 contre 11. C’est là qu’on se rend compte si un gamin a le niveau pour prétendre à un contrat aspirant, voire plus.
Vos joueurs cultivent-ils le rêve de porter un jour le maillot olympien ?
J.-L. D. : Je suppose. Ils sont Marseillais avant tout. Maintenant, quand les minots viennent à l’entraînement avec un maillot du Paris Saint-Germain, on se pose la question s’ils sont encore Marseillais (rire). La politique de recrutement des jeunes footballeurs devrait être beaucoup plus encadrée par la Fédération Française de Football. Les clubs ne devraient pas pouvoir recruter des jeunes à 8-9 ans.
Quel est votre regard sur le contexte actuel à l’OM ?
J.-L. D. : Nous sommes un club bénévole. L’OM est un club professionnel. Ils sont tous payés, du mec qui conduit la voiture au président. Du moment qu’il y a de l’argent en jeu, on ne sait pas ce qui se passe à l’intérieur. MLD ne met plus d’argent, elle a dégagé des gros salaires de 300 000 ou 400 000 euros par mois. Vous ne risquez pas de retrouver des joueurs au même niveau avec un salaire de 50 000 euros par mois, c’est pas possible. Il y a une politique sportive de haut niveau. D’un coup, la politique est toute autre, il faut faire avec. De toute façon, on peut raconter ce que l’on veut, on ne sait pas ce qui se passe dans ce club. On critique Vincent Labrune, mais il est obligé de faire ce qu’on lui demande. MLD n’aime pas le football, pourquoi elle viendrait y mettre des billets ? L’OM veut être en haut de l’affiche, mais si on ne met pas les millions, on restera tout en bas.
Propos recueillis par Bryan Gironis
