Les South Winners ont été les premiers des groupes de supporters à se montrer extrêmement critique vis à vis d’Elie Baup. Contacté par nos soins, Matthieu Franceschi, un des responsable des Winners, nous donne son sentiment sur le limogeage de l’ancien entraîneur des girondins suite à la défaite contre Nantes vendredi soir.
Son limogeage devenait une nécessité
Vous attendiez-vous à l’éviction de Baup après la défaite face à Nantes ?
Depuis quelques semaines, avec les nombreuses contre-performances, les South Winners avaient déjà pointé du doigt Elie Baup. Comptablement, le podium s’éloignait en championnat et le zéro pointé en Ligue des Champions a lui aussi laissé beaucoup de traces. A travers ses compositions d’équipe, son coaching et son air dépité au bord du terrain, Baup semblait impuissant. A partir de là, son limogeage devenait une nécessité. Quand ça ne tourne plus rond, le premier fusible est en général l’entraîneur. Face à Nantes, pour la première fois, les South Winners ont lancé des « Baup Démission ». Coïncidence ou pas, le lendemain Baup a été limogé. Comme beaucoup, nous avons pris la nouvelle par les médias. Jusqu’à la veille du match face à Nantes, Vincent Labrune ne cessait de témoigner son soutien à Elie Baup, fidèle à sa ligne de conduite qu’il nous avait déjà directement expliqué lors d’une réunion entre le club et les groupes de supporters après la défaite face à Reims. La rapidité du limogeage de Baup est donc une surprise. Une bonne surprise.
Est-ce une bonne chose pour l’OM? Est-il le seul responsable de cet échec?
Cette décision est vitale pour la suite de la saison. Le message de Baup ne passait plus dans le vestiaire et Elie n’avait plus l’autorité nécessaire pour recadrer certains joueurs. Le limogeage de Baup ne veut pas dire que le ciel va s’éclaircir car il n’est évidemment pas le seul responsable. Les joueurs le sont tout autant que lui. L’attitude de certains, sur et en dehors du terrain, est déplorable et indigne du maillot olympien. Certains joueurs se prennent pour ce qu’ils ne sont pas. Ils font les hommes dans un vestiaire mais quand il s’agit de marcher sur l’adversaire ou de croiser le regard de certains supporters, il n’y a plus personne. Avec la grinta que ce maillot est censé leur donner, ce groupe a les qualités pour redresser la barre.
Avec Anigo, certains joueurs vont vite redescendre sur terre
On parle beaucoup d’Antonetti pour lui succéder, qu’en pensez vous? Ne faudrait-il pas un choix plus ambitieux, quitte à attendre jusqu’en juin et finir la saison avec Anigo?
Pour assurer l’intérim, Anigo est sans aucun doute la meilleure solution. Certains joueurs vont vite redescendre sur terre. Quels que soient les prochains résultats, Anigo ne devrait pas rester sur le banc olympien. Antonetti peut lui aussi avoir le caractère nécessaire pour remettre de l’ordre dans ce groupe et transcender les joueurs jusqu’à la fin de saison. Est-ce qu’il a les capacités pour mener le projet de Vincent Labrune sur le long terme ? C’est beaucoup moins sûr. L’OM se doit de trouver un entraîneur avec une expérience confirmée notamment sur la scène européenne. Il ne faut surtout pas se précipiter.
L’OM a dépensé 40 millions d’euros cet été lors du mercato. Le recrutement effectué par Vincent Labrune est-il un échec selon vous?
Nous saurons à la fin de la saison si ce mercato était un échec ou pas. A la fin de l’été, une majorité d’observateurs trouvait ce mercato judicieux entre la conservation de l’effectif qui venait de se qualifier pour la Ligue des Champions et l’apport de jeunes pousses prometteuses. Les qualités sont toujours là. Ce groupe a du potentiel. N’oublions pas qu’il y a moins d’une semaine, malgré la défaite, l’OM a été supérieur au LOSC, l’actuel troisième. Pour l’instant, l’échec de Labrune est d’avoir reconduit Baup même si, avec la seconde place acquise la saison dernière, cette reconduction semblait évidente. Baup n’aurait jamais mené l’OM vers des sommets. C’était prévisible. Lui faire signer un contrat sur deux saisons avec revalorisation salariale était risqué.
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