Daniel Riolo, chroniqueur emblématique de RMC, a livré une analyse à la fois surprenante et mesurée après la rare prise de parole de Frank McCourt, propriétaire de l’Olympique de Marseille. Dans une interview donnée au JDD, l’homme d’affaires américain est sorti du silence pour évoquer l’avenir du club phocéen, suscitant l’intérêt de nombreux observateurs.
« J’ai été surpris de lire cette interview, ce qui, en soi, était déjà un choc. Dès le début, je me suis demandé de quoi il allait parler », confie Riolo, étonné par cette initiative peu fréquente de la part du propriétaire marseillais.
Une stabilité financière reconnue, mais un flou sur les ambitions
Dans un contexte marqué par une crise économique persistante dans le football français, Daniel Riolo reconnaît les apports indéniables de McCourt.
« Avoir un patron clairement identifiable et fiable est une bénédiction. À chaque crise financière, il a su intervenir, signer les chèques et laisser les équipes travailler », souligne-t-il, saluant les 750 millions de dollars investis depuis 2016.
🔵⚪️ @DanielRiolo réagit à l’entretien de McCourt accordé au JDD.
🎙️ “Après les crises récentes, le voir enfin taper du poing sur la table face à la situation institutionnelle de notre football est déjà une avancée” pic.twitter.com/To695iHJdq
— After Foot RMC (@AfterRMC) June 30, 2025
Mais cette stabilité financière ne suffit plus. Riolo émet des réserves sur le manque de lisibilité du projet :
« On pourrait souhaiter qu’il soit plus présent et qu’il définisse ses ambitions. Quelle place veut-il donner à l’OM dans le football français ? Quel budget et quelle ambition cela implique-t-il ? »
Pour le journaliste, le manque de clarté stratégique aggrave l’instabilité chronique qui gangrène le club depuis plusieurs saisons.
Une prise de position institutionnelle trop prudente
Le discours de McCourt sur la nécessité de stabilité a attiré l’attention de Riolo, qui y voit un signal… trop discret.
« J’ai ressenti une légère frustration. J’aurais aimé qu’il s’exprime plus clairement sur la position institutionnelle de l’OM, surtout après les crises récentes », regrette-t-il.
Estimant que l’OM est le deuxième club de France, Riolo attend une posture plus affirmée de son propriétaire :
« Il doit taper du poing sur la table pour affirmer haut et fort son ambition d’exister au niveau institutionnel. C’est inacceptable qu’un seul club domine la Ligue et monopolise les ressources financières ».
Sans nommer le Paris Saint-Germain, McCourt a dénoncé une gestion « catastrophique » de la légalité, une formule que Riolo interprète comme une critique implicite :
« Ses mots restent mesurés, mais en lisant entre les lignes, le message est clair : la gestion actuelle du football français n’est pas viable », analyse-t-il.
Une volonté de réforme à confirmer
Autre sujet évoqué par McCourt : la question des inégalités économiques. Riolo y voit une allusion timide à une réforme nécessaire de la répartition des ressources.
« C’est trop discret à mon goût. J’aurais préféré qu’il le dise avec plus de force, car l’OM doit parler haut et fort », insiste-t-il.
Contrairement à Pablo Longoria, concentré sur l’aspect sportif, McCourt ose aborder les enjeux institutionnels, même timidement. Pour Riolo, c’est un bon début :
« C’est un pas en avant, mais j’espère qu’à l’avenir, il affirmera ces positions avec plus de fermeté », conclut-il, appelant à une prise de pouvoir plus affirmée dans un football français en pleine mutation.