Avec près de 250 matchs sous le maillot marseillais, Bernard Casoni est l’une des grandes figures de l’Olympique de Marseille. Actuellement sans club depuis son départ du Videoton FC l’été dernier, l’ancien défenseur assiste depuis quelques semaines avec impuissance à la descente aux enfers de son club de cœur. Si sa passion reste intacte, il ne cache pas pour footballclubdemarseille.fr sa tristesse et son incompréhension devant un tel spectacle. Entretien…
Bernard Casoni, l’Olympique de Marseille vit des heures très compliquées. Comment expliquez-vous ces difficultés ?
Cela fait des années que l’on navigue à vue à l’OM. Tout est fait dans l’urgence, du départ de Bielsa au recrutement en passant par l’arrivée de Michel. Il n’y a pas de ligne directrice. C’est du football mais il n’y a pas de projet sportif.
« Vincent Labrune est à la fois président, recruteur, directeur sportif »
La colère monte depuis plusieurs semaines déjà. Les supporters sont de plus en plus nombreux à critiquer la gestion de Vincent Labrune…
Cela fait un moment déjà qu’on ne comprend rien à ce qu’il se passe à l’OM. Vincent Labrune est à la fois président, recruteur, directeur sportif. Encore une fois, c’est le flou. Je ne connais pas tous les tenants et les aboutissants mais c’est clair qu’il y a des lacunes.
On parle de plus en plus d’une éventuelle vente du club. Selon vous, cette vente est-elle vitale pour la survie de l’OM ?
Je n’en sais rien du tout. Je ne suis pas dans les comptes. Le problème, c’est qu’on ne dit pas les choses. Déjà, on ne sait même pas si le club est à vendre ou s’il ne l’est pas.
Ce qui est certain, c’est que la colère du public monte crescendo depuis plusieurs semaines…
J’ai connu ça par le passé. Mais encore une fois, c’est parce que les supporters sont dans le flou, ils ne savent pas de quoi sera fait l’avenir proche du club. Quand les choses sont claires et nettes, ça va tout seul. Mais pour cela, il faut dire et expliquer les choses.
Au-delà du cas de Vincent Labrune, Michel est au cœur des critiques depuis quelques semaines. Qu’en pensez-vous ?
Il faut le voir au quotidien pour pouvoir juger. Michel est arrivé dans des conditions difficiles. On lui a donné des joueurs qui avaient très peu joué l’année dernière. Quand ça va de travers, tout va de travers. Tout cet enchaînement est normal. Quand on ne fait pas les choses correctement et en réfléchissant bien, on le paye. Après, c’est vrai que ce serait peut-être un peu mieux avec un autre entraîneur. Mais je pense que le mal va bien au-delà du cas Michel.
Et les joueurs, peut-on leur reprocher quelque chose ?
Pourquoi leur en vouloir ? J’ai l’impression qu’ils donnent leur maximum mais il faut se poser les bonnes questions. Ce n’est pas facile pour eux, certains sont trop limités pour jouer à l’OM, il faut en vouloir à ceux qui les ont mis là. Jouer à l’OM dans ces conditions, c’est compliqué pour des garçons qui n’ont jamais connu ça et qui jouaient beaucoup moins la saison dernière.
« Les supporters doivent savoir »
Pour vous, quelles sont les solutions pour sortir l’OM de la crise ?
Déjà, il faut qu’il y ait de la clarté dans les objectifs du club. Les supporters doivent savoir. S’il n’y a plus d’argent et qu’il faut passer par une ou deux années difficiles, et bien il faut le dire. Mais il ne faut pas vendre n’importe quoi aux supporters. Où est-il le projet Dortmund ? Parler c’est une chose, agir, c’est mieux.
Pour remplacer Michel, les noms de plusieurs entraîneurs français sont sortis dans la presse. Avez-vous été contacté ?
Non.
Si cela avait été le cas, auriez-vous accepté ?
Tout dépend des conditions. Si c’est pour arriver sans un véritable projet et servir de rustine jusqu’à la fin de saison, ça ne sert à rien. Encore une fois, tout est une question de projet et de ligne directrice.
La réception des Girondins de Bordeaux au Vélodrome devrait être bouillante. Qu’en pensez-vous ?
J’ai déjà connu ça par le passé. Mais l’équipe a besoin de son public, les joueurs doivent avoir les supporters derrière eux.
Propos recueillis par Bérenger Tournier
