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Exclu FCM – OM : Les acheteurs potentiels décryptés par un spécialiste

Publié le - Mis à jour le
MLD - Margarita Louis Dreyfus - Actionnaire majoritaire de l'OM

 
Beaucoup de bruit est fait depuis hier autour de deux dossiers de rachat de l’OM. Celui de Gérard Lopez et un autre, américain qui pourrait être celui du consortium  «Guggenheim Partners». Les contours sont assez flous comme à peu près tout ce qui concerne la #VenteOM.

 

Nous sommes donc entrés en contact avec Me Thierry Granturco, avocat d’affaires spécialisé dans le sport et travaillant beaucoup sur ce genre de transaction pour nous éclairer sur les dossiers en cours. Il avait d’ailleurs, lui-même, approché l’OM à la tête d’un consortium d’investisseurs nord-américains mais avait été éconduit de manière assez peu polie par les dirigeants marseillais. Swansea en a profité derrière. Un expert qui travaille en permanence sur ce genre de dossier et en connait donc les ramifications. Entretien.

 

 

 

On parle de deux dossiers en pôle pour le rachat de l’OM, l’un porté par un consortium américain appelé «Guggenheim Partners» et l’autre par Gérard Lopez. Les connaissez vous ? 

 

 

 

Me Thierry Granturco : « Non, je ne connais pas personnellement ni ce fond d’investissement américain ni Gérard Lopez. Mais ce dernier apparemment ne regarde pas l’OM seul mais accompagné de Mangrove Capital*. Si ni moi ni mon cabinet n’avons jamais été contacté par Guggenheim Partners ou Gérard Lopez pour le rachat d’un club, il en est tout autre pour Mangrove Capital.

 

C’est un fond d’investissement luxembourgeois qui opère un peu partout et dans tous les secteurs s’il y a des retours sur investissements à faire. Mais Mangrove Capital a cette particularité là, qu’il a fait savoir qu’il souhaitait s’investir dans le foot en Europe et qu’il était prêt à débourser 500M€ pour différents investissements. Avec eux, on travaille mais sur d’autres clubs et dans d’autres pays. »

 

 

*Gérard Lopez est d’ailleurs co-fondateur de Mangrove Capital. Il a donc des liens, pour le moins, privilégiés avec eux. 

 

Si Mangrove Capital bénéficie d’un telle capacité d’investissements, pourraient-ils arriver seul à l’OM ? 

 

 

 

Me Thierry Granturco : « Non s’ils peuvent être un associé intéressant pour un autre investisseur comme Gérard Lopez par exemple, car ils connaissent le football (l’ancien vice président du Barça, Marc Ingla y siège notamment), leur stratégie première était avant tout d’investir dans des clubs qu’ils disaient secondaires.

 

Donc pas un très gros club avec une très grande marque, ils étaient plutôt partants pour s’investir dans différents pays, dans différents clubs qu’ils considéraient comme secondaires mais dans lesquels ils voyaient des potentialités de développement essentiellement de marque. Ils sont à l’affût et le club sur lequel je travaillais avec eux par exemple est un club où on est sur des sommes beaucoup plus réduites qu’à l’OM mais où la marque est potentiellement très importante. Seul, à Marseille, ça ne me semble pas être dans leur stratégie. »

 

 

« Le « Brexit » qui rend l’OM plus attractif ? Moi, je pense que c’est le contraire ! »

 

 

Quant à « Guggenheim partners » peut il s’agir d’une structure semblable à celle qui vous avait mandaté l’an dernier ? 

 

 

 

Me Thierry Granturco : « Non, je ne pense pas. Encore une fois je ne les connais pas personnellement mais ce que je peux voir de l’extérieur c’est que « Guggenheim Partners » aurait capitalistiquement parlant de gros assets en gestion mais surtout semble être dans les mains de très peu de personnes. Le fond pour lequel j’ai travaillé, c’était un grand nombre d’investisseurs qui s’étaient regroupés dans un fond. C’est une différence notable puisque quand c’est un fond avec de multiples investisseurs, ceux-ci recherchent généralement des retours sur investissements rapides. Ce qui force le chef de projet à développer une offre, un projet club qui permette ce retour sur investissement rapide.

 

Quand on est moins nombreux dans un fond, on peut avoir une stratégie différente, on peut se permettre d’attendre cinq, dix ans avant d’avoir un retour sur investissements même moindre. A Swansea, par exemple, vous avez un retour sur investissement presque immédiat. A Marseille, j’ai du mal à voir le plan qui peut vous y amener. Surtout que la Ligue 1 ne vous amène pas de revenus substantiels, qu’il faut lutter avec un Paris ultra dominateur et un Lyon appelé à jouer un rôle important…. Que ce soit « Guggenheim Partners » ou un autre, il faudra partir sur du moyen terme. »

 

 

Qu’en est-il du raisonnement affirmant que le « Brexit » rendrait l’OM plus attractif pour les investisseurs américains ou chinois ? 

 

 

Me Thierry Granturco : « Moi, je pense que c’est le contraire. Aujourd’hui, le « Brexit » a eu une seule conséquence à court terme : c’est la dévaluation de la livre sterling. S’il devait y avoir une opportunité pour ce genre d’investisseurs, ce serait justement celle d’investir en Angleterre. Puisque si vous arrivez en Angleterre avec des dollars ou des euros aujourd’hui, vous achetez plus qu’hier. Autrement dit, les clubs anglais valent aujourd’hui moins cher qu’hier. Je ne comprends pas cet argument là que j’ai lu dans la presse ce matin. Au contraire, à l’heure actuelle, les investisseurs américains ont sorti les jumelles pour regarder vers Londres. »

 

 

« Les investisseurs qui regardent aujourd’hui Marseille regarde également Bruxelles… »

 

Vous qui travaillez beaucoup sur ce genre de dossiers, vous n’avez pas été approché dans un dossier de reprise de l’OM ? 

 

 

Me Thierry Granturco : « Non, non, ni de près, ni de loin. Le cabinet (DS Avocats), pour lequel je travaille depuis un moment mais que je rejoins officiellement en Septembre en tant qu’associé , est présent sur beaucoup de continents dont l’Asie et plus particulièrement la Chine.

Je suis donc pas mal sollicité pour des rachats de clubs et pas seulement en France. Parce qu’il y a des clubs moyens partout en Europe avec un énorme potentiel de développement « marque ». Prenez Bruxelles par exemple. Il n’y a aucun club qui développe la marque « Bruxelles » à l’heure actuelle.

 

Il y a bien Anderlecht mais ils ne se positionnent pas sur la marque. Il y a deux autres clubs dans la ville qui par conséquence attirent énormément d’investisseurs richissimes. Ces investisseurs ne sont pas attirés par le club ou le championnat belge mais par la marque. Il y a d’énormes plus valus à faire à moindre frais même sans performer comme les gros clubs sur la scène européenne.

 

C’est un raisonnement différent. Dans les gros clubs on va investir d’énormes sommes sans être sûr du retour sur investissement. Il faut bien comprendre qu’aujourd’hui les investisseurs qui regardent Marseille, regardent également Bruxelles. »

 

 

Propos recueillis par Mourad Aerts

 

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