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« L’autre mercato de JHE » : Des politiques aux entreprises locales, ce nouvel OM a charmé tout le monde…

Publié le - Mis à jour le

Tout à leur joie d’entendre Frank McCourt annoncer en ce beau lundi d’août 2016 qu’il allait construire « a championship caliber team« , les supporters olympiens n’ont guère prêté attention aux deux derniers axes de l’OM Champions Project : devenir un club modèle dès lors qu’il s’agit de rendre à la communauté et bâtir une organisation solide et pérenne sur et en dehors du terrain. Noyés dans leur détresse sportive, tout cela leur apparaissait bien secondaire à l’époque. Trois ans plus tard, à nouveau noyés dans leur détresse sportive, les supporters marseillais continuent d’accorder peu d’importance à l’OM hors-sol ou plutôt hors-Vélodrome. Et pourtant… 

 

 

 

 

Le projet marseillais du duo McCourt/Eyraud n’est peut-être plus très brillant sur le pré mais il continue d’attirer la lumière et les partenaires prestigieux en dehors. L’inauguration du FC La Castellane, sous l’égide de la fondation OM, était l’occasion parfaite de constater son attrait intact auprès d’un certain public. Lors du discours d’inauguration officielle* dans le gymnase du modeste centre social de La Castellane, aucune institution d’envergure liée à l’opération ne s’est défilée. Sous les flashs, les caméras et les regards franchement distraits des minots du coin, la région Sud et son président Renaud Muselier ou encore la Fédération Française de Football représentée par Éric Borghini ont volontiers associé leurs structures respectives à l’action de l’OM. 

 

 

Même les absents ont tenté de se frayer une petite place sur la photo de famille. La maire du secteur concerné, Samia Ghali, avait ainsi missionné son adjoint Roland Cazzola pour la représenter et gratter quelques minutes au mic’. En quelques années, sous l’impulsion de Jacques-Henri Eyraud, l’Olympique de Marseille s’est construit une image vertueuse au yeux des décideurs locaux politiques et financiers. 

 

 

« Ces relations avec toutes les parties prenantes de la ville et l’OM, elles existent. Mr Eyraud le fait de manière très intelligente, ce « networking. » Et il ne le fait pas qu’avec la ville, qui est un maillon essentiel mais aussi avec d’autres collectivités et des puissances privées importantes avec CMA-CGM, avec Bellon… Je ne veux pas être trop pro-Eyraud mais je dirais qu’il a tout compris ! »
Bruno Gilles, candidat à la mairie de Marseille – Source : FCMarseille

 

 

 

L’exploitation du Vélodrome, premier résultat tangible du charme institutionnel de l’OM Champions Project

 

 

 

« L’OM vit dans un écosystème, l’OM n’est pas un club bunkerisé sous prétexte qu’il a une renommée ou un statut… Non, l’OM c’est un club qui doit être proche des gens et proche des partenaires de son écosystème. »
Jacques-Henri Eyraud, le 25 septembre 2019 – Source : FCMarseille

 

 

Les équipes d’Eyraud ont réalisé un travail titanesque sur leur insertion au sein du paysage politico-financier marseillais. Du district de Provence à la mairie de Marseille en passant par les plus grandes entreprises de la région, l’OM a charmé ce qui se fait de mieux en matière de décideurs locaux.

 

 

Tout a commencé à l’Hôtel de Ville, forcément. Très rapidement les rapports entre le club de foot et la municipalité sont passés d’une « communication (autrefois) basée uniquement sur un échange régulier de courriers recommandés par avocats interposés » (selon un ancien employé du club) à la volonté de Jean-Claude Gaudin, himself, de pousser pour faire en sorte que l’OM obtienne l’exploitation du Stade Vélodrome. Cette victoire manifeste (et peu évidente à imaginer en 2016) de l’administration Eyraud n’aurait jamais pu être obtenue sans un soutien public, et privé, municipal affirmé. Après le coup de pression de juillet 2017 lors duquel l’OM et la mairie annonçaient conjointement un accord pour « l’exploitation du stade 365 jours par an » sans prendre en compte AREMA, Jean-Claude Gaudin serait à nouveau intervenu personnellement lors des périodes de tensions du début d’année 2018 entre le club de foot et le BTPiste. 

 

 

Lors des négociations mairie/OM ayant abouties, entre autres, à cette fameuse « exploitation du stade 365 jours par an » (factice à l’époque), Jacques-Henri Eyraud découvre Jean-Pierre Chanal, le directeur général adjoint des services de la Ville. La compétence du personnage lui fait forte impression et il deviendra bientôt le nouveau président de l’Association OM. 

 

Conscient de l’équilibre des pouvoirs politiques à Marseille, l’OM a pris soin de ne négliger personne. Ni la région ni le département, tous deux partenaires du club sur diverses opérations. 

 

 

« Sur le projet concernant le FC Castellane, l’investissement de la région se concrétise par des moyens assez simples et concrets : des moyens financiers pour la formation des cadres et des encadrants et parallèlement à ça l’achat d’un minibus pour déplacer les jeunes. Avec l’Olympique de Marseille, on a également travaillé ensemble sur la formation à l’OM-même, sur différents dossiers pour recevoir les grands clubs, sur les manifestations internationales, sur la prise en charge du stade… On a différents dossiers sur lesquels on travaille mais on fait exactement la même chose avec l’OGC Nice, le RC Toulon (rugby), le Cercle des Nageurs… Les clubs leaders dans leurs domaines, comme encore Aix Rugby, on leur donne les moyens de tirer les autres vers le haut. »
Renaud Muselier, président de la Région Sud – Source : FCMarseille

 

 

« Ce qu’on essaie de faire depuis un an, c’est de nous rapprocher de toutes les parties prenantes, à Marseille et au-delà. Ce sont les écoles de foot de la ville, ce sont évidemment les institutions et les pouvoirs publics, les partenaires… Tous ceux qui participent aux succès futurs de l’Olympique de Marseille. C’est vrai qu’au Département, j’ai eu tout de suite une écoute attentive et Martine Vassal a été une des premières responsables politiques à faire confiance à notre projet. Et ce, à un moment où les interrogations étaient encore nombreuses. Elle a su sentir la sincérité de notre discours, de notre démarche, en tout cas notre volonté de remettre l’OM au premier plan. Cela passe par une logique de partenariat. On n’y arrivera pas seuls. Malgré tous les efforts qu’on peut faire, il faut qu’on mette en place des coopérations, avec tous les acteurs-clés de cette ville et des Bouches-du-Rhône. »
Jacques-Henri Eyraud, 2017 – Source : Département des Bouches-du-Rhône

 

 

Les grandes fortunes marseillais moins frileuses face à l’objet OM…

 

 

 

Les politiques ne sont pas les seuls acteurs locaux d’envergure qu’a séduit l’entrepreneur Jacques-Henri Eyraud. Et pourtant encore une fois, il partait de loin…

L’Olympique de Marseille a en effet longtemps constitué un repoussoir pour les grandes fortunes locales bien conscientes de la poudrière populaire que pouvait représenter le club. Cet article de Capital (plus bas) datant de 2016 l’illustre à merveille. 

 

À lire aussi : L’OM est à vendre mais les milliardaires marseillais ne sont pas acheteurs

 

Deux prestigieux noms de familles cités dans ce fameux article ont depuis intégré le giron de l’Olympique de Marseille… à titre symbolique ! Il s’agit des Bellon et des Saadé. 

 

Les premiers par l’intermédiaire du patriarche, Pierre, fondateur de la Sodexo (partenaire quotidien du club dans ses opérations de catering) qui, comme vous le révélait Football Club de Marseille récemment, a discrètement intégré l’actionnariat du club

 

 

Les Saadé, eux, famille dirigeante du groupe CMA-CGM, ont intégré l’association OM grâce à Rodolphe devenu membre du conseil d’administration en décembre 2017. 

 

 

Des positions, encore symboliques, qui ont au moins le mérite d’entériner le caractère désormais plus fréquentable de l’institution footballistique.

 

 

 

DES SYNERGIES grâce à l’OM…

 

 

« Il y a un vrai travail de fond sur notre rôle d’acteur local. On a signé des partenariats comme Kaporal par exemple récemment. Ils trouvent qu’avec l’OM, ils peuvent aller plus loin en définissant une gamme jeune estampillée OM. Et nous, ça nous fait plaisir de travailler avec une entreprise de Marseille pour qu’elle aille plus loin dans ses objectifs commerciaux. Il y a une certaine solidarité locale mais on a aussi des partenaires qui viennent de plus loin comme Uber Eats, Orange… »
Laurent Colette – Source : FCMarseille

 

 

À force de « networker », des synergies se créent naturellement autour de l’Olympique de Marseille. La marque marseillaise Kaporal a par exemple pu avoir des contacts privilégiés avec Jacques-Henri Eyraud lors des passages du président olympien à la CCI Marseille Provence où est élue Laurence Paganini, présidente de la marque de jeans ou encore lors des assemblées plénières du TOP 20, club réunissant les principaux patrons de la région. 

 

 

Encore une fois, tout cela est à relativiser et relève surtout de l’accessoire au moment des décisions finales. Mais entre Puma, équipementier du club qui devient partenaire du MUCEM, l’eau Sainte-Beaume, partenaire de l’OM et filiale de la CMA-CGM, il est évident que « le travail de fond sur (le) rôle d’acteur local » offre ses premiers résultats concrets à l’ensemble de l’écosystème. L’Olympique de Marseille est devenu une entité qui compte ailleurs que sur le sportif dans la région. 

 

 

Mais quel est l’intérêt du club de foot à tisser une telle toile d’araignée ? 

Au centre des interrogations, et des théories les plus fumeuses sur le sujet, se trouve l’Association OM auquel sera consacré le second article de ce dossier. 

 

 

 

  • * À noter que Jacques-Henri aura eu l’amabilité de mettre en lumière les responsables du centre social et les « mamans » ayant œuvré à l’événement

 

 

 

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