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Le Billet de Yannis – OM : Tout tourne autour du soleil…

Mis à jour le - Publié le
La rédaction de Football Club de Marseille est composé de journalistes suiveurs de l'OM (olympique de Marseille) depuis plus de 10 ans. Nos journalistes couvrent l'actualité de l'OM et du mercato OM quotidiennement.

Pilier du Marseille Champions Podcast, Yannis publiera désormais, à l’envie, à l’inspiration, ses billets sur l’OM sur Football Club de Marseille…

 

 

Si l’OM était un nuage, il serait un cumulus, imposant vaisseau d’un blanc immaculé. Si l’OM était un vent, il serait le mistral, violent, parfois crispant. Cyclique.
Mais l’OM est un soleil, celui de tout un peuple. Un soleil dont la lumière irradie inlassablement le cœur des fidèles du maillot blanc. Enfoui de longs mois dans la pénombre d’un monde à l’arrêt, ce soleil va de nouveau illuminer le quotidien de milliers de supporters tel l’échappatoire de vies parfois bien moroses.
Oui, l’OM sera bientôt de retour, et c’est un tout un peuple qui brûle d’impatience de lui témoigner son amour.

 

Dans la langue grecque, la lumière se traduit par « Elora ». Selon son origine occitane, Elora signifie « éclat du soleil » ou « lumière étincelante ». L’Olympique de Marseille, soleil du peuple olympien, est de retour mais malheureusement pas dans sa forme la plus éclatante. Contexte sanitaire oblige, le club phocéen va retrouver la compétition sans le soutien de ses fiévreux supporters.
Véritables repères identitaires du club ciel et blanc, quand on connaît la ferveur et la dévotion de ceux-ci, c’est bien évidemment un motif de tristesse et d’inquiétude.
Au Vélodrome comme en déplacement, leur rôle est énorme, et leur présence d’une importance incommensurable.

 

 

D’autant plus que la saison qui va s’ouvrir doit être celle de la confirmation pour les hommes d’André Villas-Boas. C’est sans doute l’une des saisons de Ligue 1 les plus intrigantes depuis bien longtemps. Sans supporters, avec des reports de matchs, la Ligue des Champions à disputer, un déficit abyssal à combler, cinq changements possibles mais pour l’heure sans renforts dignes de ce nom, c’est peu dire que l’avenir proche semble flou, mais ça reflète tellement l’OM, club en perpétuelle effervescence où rien ne semble simple et linéaire. Le technicien portugais saura t-il faire progresser un groupe dont il semble avoir tiré la quintessence la saison dernière ? Le maître à jouer Dimitri Payet, connu pour son irrégularité, semble bien en jambes, mais aura t-il le même impact sur les résultats à l’heure de disputer un match tous les trois jours ?

 

 

« Dédé » le pragmatique semble déjà avoir mis de côté son pressing haut, recette du succès il y a de ça quelques mois.
Personne n’est dupe, l’ancien coach du Zénith a bénéficié du regain d’envie d’un groupe revanchard et de l’allègement du calendrier pour s’installer sur le podium. Il sait pertinemment que son équipe sera plus attendue cette saison, que le niveau va s’élever, qu’il faudra savoir faire le dos rond et parfois souffrir.

 

 

 

« On ne comprends rien à cette ville si l’on est indifférent à sa lumière » Jean-Claude Izzo

 

 

Il est rare de voir une ville où les résultats de son club de football impactent aussi intensément l’humeur de ses habitants. Même le président Eyraud n’a jamais manqué une occasion de le souligner. Marseille et l’OM font corps et se reflètent dans leur goût pour l’irrationnel. Sans l’OM, ce sont des milliers de vies devenues soudainement beaucoup plus fades. Avec l’impossibilité d’investir de nouveau l’écrin du Vélodrome pour chanter à l’unisson, le manque est cruel, énorme. Supporter l’OM est un héritage culturel, mais aussi une communion.

 

Quand, quelques heures avant les matchs, vous convergez vers le boulevard Michelet où s’entremêlent les effluves d’herbe, de fumigènes, de merguez et d’anis étoilé, guidés par les chants et la chaleur persistante du soleil déclinant, vous percez une des vérités de Marseille.

 

 

 

 

Alors, dans les semaines qui viennent, la ferveur ne s’élèvera sans doute pas du Virage Depé mais les joueurs de l’OM auront une responsabilité d’autant plus grande, celle de diffuser de nouveau du bonheur à des milliers de supporters, qu’ils soient concentrés à
Marseille ou éparpillés à l’autre bout du monde.

 

 

Dans la cité phocéenne, passion rime avec déraison. C’est pourquoi il est si difficile pour les supporters d’avoir foi en la « phase 2 » du projet McCourt/Eyraud qui ressemble au baroud d’honneur d’un projet mort-né. Car à défaut de renforcer le groupe d’André Villas-Boas, la force de frappe digitale-marketing du club s’est grandement étoffée.
Le quintet de la rentabilité – Jacques-Henri Eyraud-Hugues Ouvrard-Laurent Colette-Grégoire Kopp-Frédéric Cozic – finira sans doute par avoir raison de ce qui anime depuis toujours les fidèles du club phocéen : le rêve.
Car quand l’OM se qualifie pour la première fois depuis six ans en Ligue des Champions et que le club semble incapable d’investir quelques dizaines de millions d’euros pour renforcer un effectif très limité, c’est sans doute que le rêve n’est plus permis.

 

 

Rares sont les auteurs qui ont su peindre Marseille avec les mots aussi fidèlement que Jean-Claude Izzo. Dans son ouvrage intitulé « Le soleil des mourants », achevé peu avant sa propre mort, il écrivait : « À Marseille, […] il est des heures du jour où l’on aime se sentir ainsi : Debout, à mi-distance entre la lumière et la mer. ». Sans le savoir, il venait de définir la posture actuelle des supporters olympiens. Debouts, mélancoliques, à mi-chemin entre la joie de revoir scintiller le soleil de leurs vies et une mer de doutes.

 

Actibus Immensis ou rien.

Yannis
@B_Yannis_

 

 

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