Depuis des décennies, Olympique de Marseille joue dans l’emblématique Stade Vélodrome. Mais contrairement à la plupart des grands clubs européens, l’OM n’est pas propriétaire de son enceinte de 67 000 places : il la loue. Aujourd’hui, avec le maire de la ville prêt à vendre pour un milliard d’euros, une question cruciale se pose à l’actionnaire américain Frank McCourt : l’achat du stade serait-il un investissement stratégique ou un fardeau financier trop lourd pour le club ?
Une nouvelle ère pour les supporters ?
Au-delà de l’équation financière, devenir propriétaire du Vélodrome ouvrirait à l’OM de nouvelles perspectives pour renforcer le lien avec ses supporters. Le contrôle total de l’enceinte permettrait d’organiser des expériences immersives les jours de match : événements thématiques, zones interactives, concerts, animations avant et après les rencontres. Dans un contexte où la culture du sport se mêle de plus en plus au divertissement et à l’expérience numérique, de nombreux fans s’informent également sur les meilleurs bonus de paris sportifs, cherchant à prolonger l’émotion du match au-delà des tribunes.
Les supporters profiteraient ainsi d’infrastructures modernisées, d’offres d’hospitalité élargies et d’expériences digitales adaptées aux attentes d’un public connecté. Le stade pourrait devenir un véritable lieu de vie et de divertissement, bien plus qu’un simple temple du football. Une telle évolution renforcerait la fidélité des supporters, augmenterait les dépenses moyennes par visiteur et sublimerait cette atmosphère unique qui fait la renommée de Marseille.

Stade vélodrome en plein jour
L’offre choc du maire
En mai 2025, le maire Benoît Payan a lancé une proposition marquante lors de son passage dans l’émission L’Équipe de Greg. « Ce n’est pas l’affaire du siècle », a-t-il déclaré. « Le stade n’est pas rentable. Il coûte énormément d’argent. Mais si un jour le club décide de l’acheter et en a les moyens, cela peut se faire. »
Son prix : un milliard d’euros. Et il a précisé à qui s’adressait l’offre. « Si Panzani ou un fonds spéculatif me dit “on veut l’acheter”, je ne vends pas. Ce que je veux, c’est un acteur sérieux de l’OM qui dise “on l’achète”. »
Propriété municipale malgré une rénovation de 273 millions d’euros avant l’UEFA Euro 2016, le Vélodrome fait figure d’exception dans un paysage européen où la propriété des stades est devenue un levier majeur de revenus. L’OM débourse aujourd’hui environ 6,5 millions d’euros par an pour le bail, auxquels s’ajoutent des coûts variables liés aux recettes billetterie dépassant certains seuils.
Une vulnérabilité rare parmi les grands clubs
Cette dépendance locative place le club dans une position économique délicate face à ses concurrents européens. De plus en plus de grands clubs considèrent la maîtrise de leur stade comme un atout stratégique pour maximiser les revenus extra-sportifs. Real Madrid et FC Barcelona transforment leurs enceintes en véritables hubs de divertissement, générant des dizaines de millions d’euros grâce à des concerts, des événements d’entreprise et des activités commerciales.
Pour l’OM, récemment entré dans le top 20 mondial des clubs les plus riches selon le rapport Deloitte, avec 287 millions d’euros de chiffre d’affaires, le fait de ne pas posséder son stade freine sa compétitivité financière. Le président Pablo Longoria a souligné que les recettes les jours de match représentent environ 30 % des revenus du club — un levier crucial.
« Vous avez un stade énorme, 67 000 places. Vous dépendez énormément de sa performance », a-t-il expliqué. L’OM remplit presque systématiquement le Vélodrome, avec plus de 1,5 million de spectateurs par an, ce qui le classe au 14e rang mondial pour les recettes de billetterie.

Frank McCourt
Le silence de McCourt et d’autres priorités
Malgré l’ouverture affichée par Payan, McCourt n’a jamais pris d’engagement clair sur l’achat du stade. L’ancien propriétaire des Los Angeles Dodgers, qui a racheté l’OM en octobre 2016 pour environ 45 millions d’euros, concentre aujourd’hui son attention sur d’autres ambitions, notamment sa tentative de rachat du réseau social TikTok via son projet « Project Liberty ».
En juin 2025, McCourt affirmait que le club « n’était pas à vendre » et insistait sur l’ancrage familial de son groupe. « Ma famille n’est ni un fonds d’investissement ni un État. Le McCourt Group est une famille, profondément attachée à Marseille », déclarait-il au Le Journal du Dimanche.
Mais il a soigneusement évité de répondre sur la question du stade. La dernière fois que l’idée d’un achat avait été évoquée, c’était en 2018, sous Jacques-Henri Eyraud — sans suite.
Des tensions historiques et une équation financière complexe
Les relations entre l’OM et la municipalité autour des coûts du Vélodrome sont tendues depuis des années. En 2014, après la rénovation, le club avait même menacé de ne plus y jouer quand la ville avait initialement exigé 8 millions d’euros de loyer annuel — « le plus élevé jamais demandé en Europe », selon Philippe Pérez, alors directeur général.
Un compromis avait finalement été trouvé, mais le sujet reste explosif. Payan qualifie régulièrement le stade de « gouffre financier » pour la ville. « Je veux le vendre parce que c’est une galère financière », déclarait-il déjà en février 2021.
La complexité d’une éventuelle vente dépasse la simple question du prix : les négociations impliqueraient également les infrastructures environnantes et les droits fonciers. Pour McCourt, investir un milliard d’euros — soit plus de vingt fois le prix du club — pose un problème stratégique, d’autant qu’il poursuit en parallèle une acquisition estimée à plusieurs milliards de dollars.
La tendance européenne : posséder pour régner
Dans les grands championnats européens, la propriété des stades est devenue la norme, offrant aux clubs des revenus stables et une flexibilité opérationnelle. En Allemagne, FC Bayern Munich bénéficie d’un modèle 50+1 incluant le contrôle de son enceinte. En Angleterre, Arsenal FC a financé la construction de son stade par emprunt et récolte aujourd’hui les fruits de cette indépendance.
Pour rivaliser au plus haut niveau — McCourt a fixé la qualification en Ligue des champions de l’UEFA comme un objectif permanent — l’OM devra probablement combler l’écart de revenus qui le sépare du Paris Saint-Germain et des cadors européens. Cela passe sans doute par l’appropriation de son plus précieux actif.
Mais McCourt acceptera-t-il de signer un chèque d’un milliard d’euros ? La question reste entière. En attendant, le Vélodrome demeure la propriété d’une ville qui le considère comme un poids, et d’un club qui en a besoin pour grandir.