Je ne suis pas du style à m’exprimer dans l’émotion. Je préfère prendre le temps d’analyser les choses et les comprendre. Combien de fois, ces derniers temps, les réactions épidermiques ont mis le feu aux poudres des polémiques? Chercher à comprendre, expliquer, analyser, tout ce qui va à l’encontre de l’émotionnel…je suis définitivement un rationnel.

Car il est clair qu’au-delà du cyprès qui brûle , le torchon aussi brûle entre la direction du club et les groupes de supporters. Alors certains diront que les groupes ne représentent pas tous les supporters de l’OM à travers le monde et c’est vrai. Mais ils sont quand même l’âme de ce club. Quand on vient au stade ou qu’on regarde l’OM de son canapé ce n’est pas que pour le football parce que l’OM ce n’est pas que du football. L’OM c’est eux, c’est vous, c’est nous tous les supporters connus ou anonymes. Chaque supporter de ce club est un peu de ce club parce qu’il a grandi au son des « Aux armes » et des chants qui s’élèvent du stade Vélodrome. C’est le mythique Jump à l’entrée des joueurs, c’est cette ferveur que beaucoup nous envient en la critiquant. C’est ce palmarès unique en France. Ce sont des gloires passées et des minots formés. Et ce sont toutes ces animations à l’entrée des joueurs sur la pelouse. L’OM c’est plus qu’un club de football. C’est une raison de vivre pour certains. Et quand on ne comprend pas ça et qu’on l’abîme en voulant absolument le changer sous prétexte qu’on a fait Harvard et donc qu’on sait mieux que les autres, c’est violent ! Moins spectaculaire…mais violent.
Alors, toujours dans ma quête de compréhension, je me repasse les déclarations de Jacques-Henri Eyraud et je me souviens qu’une fois, il n’y a pas si longtemps que ça d’ailleurs, il expliquait à son auditoire que le supporter de l’OM était sticky, en prenant bien soin de préciser juste avant qu’il allait encore faire hurler les ultras du club. Il sait donc parfaitement ce qu’il fait et où il est. C’est simplement qu’il réfute le supportérisme tel que nous, marseillais, le vivons. Il refuse le marseillais tel que nous sommes. Je ne peux pas croire que les différentes provocations de ces derniers mois soient anodines et innocentes. La photo avec le livre sur le Parler marseillais, la sortie sur les Marseillais au club qui seraient moins productifs les lendemains de défaites. Ce monsieur ne nous aime pas. Et c’est son droit le plus total d’ailleurs. A vrai dire, on s’en fiche un peu qu’on nous aime ou pas. Alors il a cru qu’en nous servant quelques couplets d’IAM et en arrivant en finale de l’Europa League ça suffirait à nous la faire à l’envers, Que danser avec un pull de Noël et se faire tutoyer suffirait à se faire adopter.

A l’image d’un Manchester United qui continue de caracoler dans le peloton de tête des ventes de produits dérivés dans le monde malgré l’absence de titres depuis un long moment. Sauf que l’histoire et le palmarès de ManU ne sont en rien comparables à ceux de l’OM. Et que ça ne dure qu’un temps, à un moment donné, il faut s’appuyer sur le sportif. Et surtout ce qu’il oublie, c’est que le supporter « PopCorn » comme l’a si justement appelé Eric Di Meco, il a besoin d’en avoir pour son argent. Il n’est pas un supporter en fait, il est un spectateur qui a besoin de voir du spectacle et si le spectacle n’est pas au rendez-vous, on ne le fidélise pas. Il est en train de vider le club de sa substance, de s’approprier son histoire et au passage de se venger de l’affront subi lors de la descente à la commanderie. Finalement dans deux ou trois générations qui se souviendra des clubs de supporters ? Pire, qui nous dit qu’il n’a pas raison et qu’une sorte de majorité silencieuse marseillaise ne le soutient pas ?

Voilà quelle est mon analyse des choses, j’espère me tromper et que des choses positives arriveront avant qu’il ne parvienne à ses fins, mais je suis assez pessimiste. Nos moyens de lutter sont assez réduits. On peut boycotter tout ce qui concerne l’OM, même ne plus aller au stade, mais il fait le pari que sans les ultras il parviendra à remplir les virages en les remplaçant par des familles qui, peut-être n’oseraient pas venir parce que le stade c’est « dangereux » et fréquenté que par des « méchants voyous qui craquent des fumigènes, très très très nocifs pour la santé des cyprès ». En ce qui me concerne, j’ai décidé de ne plus supporter l’OM tant que ces gens seront à la tête du club, même s’il restera en moi bien sûr et que je serai toujours content de le voir gagner, mais cet OM-là, n’est plus le mien et ce monsieur ne porte pas les mêmes valeurs que moi.