Suite du premier article de notre dossier sur le mercato avec les regards de trois acteurs du milieu des agents sur les manquements réguliers constatées à la réglementation.
LA RÉGLEMENTATION
Vue par un agent FFF // Jennifer Mendelewitsch
« Quand on ne respecte pas la réglementation, on s’expose à des amendes et à être réprimandé par la Ligue de Football Professionnel. Maintenant la raison pour laquelle les clubs font parfois appel à des agents qui ne sont pas agréés par la FFF, c’est parce que des joueurs travaillent avec des agents non agréés donc un club qui veut absolument un joueur, il va traiter avec un intermédiaire ou qui se déclare en tant que tel mais qui n’a pas forcément le droit de travailler sur le sol français. Par contre le problème commence à devenir important quand cet agent souhaite être rémunéré puisque forcément un club français aujourd’hui n’a pas le droit de payer de factures à quelqu’un qui n’a pas la licence FFF.
En théorie, ça devrait être très encadré, en pratique, ça l’est peu et malheureusement tout le monde est complice de ça : le joueur qui fait appel à un agent qui n’est pas agrée et le club qui fait appel à un agent qui n’est pas agréé. »
Vue par un formateur au métier d’agent // Antony Zouzout (EAJF)
« Pour faire un parallèle, c’est comme dire « en France, il est obligatoire de conduire avec un permis de conduire et beaucoup de personnes conduisent malheureusement sans permis« , c’est la même chose du coté des agents, c’est une obligation de déposer ses mandats auprès de la FFF.
C’est ce qu’on enseigne ici, à l’EAJF, on explique tout ça à nos étudiants.
Dès la signature d’un contrat de mandat avec un joueur de le déposer à la FFF parce que c’est la loi. Malheureusement, tout le monde ne se soumet pas à la loi. »
Vue par un agent en formation // Cédric Bassi
« Moi, dans mon projet de devenir agent, l’intégration de l’école EAJF était indispensable. Je n’aurais pas été plus loin si je n’avais pas pu intégrer l’école justement pour pas passer dans toutes ces dérives-là, le problème c’est que vous vous faites happer facilement par ces choses-là. C’est la facilité.
J’en connais qui au début se sont dit « moi agent, ça ne m’intéresse pas, je vais d’abord donner un coup de main comme ça pour voir comment on fait » puis au final suivants les personnes que vous rencontrez, vous tombez dans un système où vous pouvez vous faire de l’argent facilement sans tout déclarer, sans suivre les règles déontologiques.
(…)
Je trouverais normal que dans les années à venir, l’école d’agents devienne obligatoire. »
