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Dossier – OM : Quelles relations avec les clubs locaux ? (2/5)

Mis à jour le - Publié le

On entend régulièrement que l’Olympique de Marseille néglige la formation des jeunes. Selon de nombreux observateurs, le bassin méditerranéen est même inexploité par le centre de formation de l’OM. Ainsi, l’image du club en terme de formation se détériorerait au fil des années, à un tel point que de nombreux jeunes décideraient ouvertement de poursuivre leur formation ailleurs en France ou à l’étranger. Mais qu’en est-il vraiment ? Comment peut-on expliquer ce phénomène ? Les clubs amateurs sont-ils peu performants à la préformation ? Est-ce un problème de détection des jeunes pousses ? De niveau ? De confiance envers les jeunes ? Si l’OM n’avait donc pas vocation à être un club formateur, pourrait-il y avoir une place pour un autre club professionnel à Marseille en vue de développer un tel projet ? C’est l’objet du dossier en cinq parties concocté par Football Club de Marseille, qui se propose de livrer certains éléments de réponse à toutes ces questions finalement bien obscures. Dans cette optique, nous avons fait la rencontre de plusieurs présidents de clubs de la région.

 

Après avoir effectué la présentation de ces quelques clubs marseillais, étudions leurs rapports avec le club phare de la ville, l’Olympique de Marseille, du point de vue des différents présidents. Focus.

 

 

A lire aussi : Bayaoui : « Faire le ménage à l’OM pour ne pas louper des talents locaux »

 

Des rapports cordiaux, sans pour autant travailler main dans la main

 

 

Prétexter l’absence de tout rapport entre l’OM et les clubs de la ville serait bien trop présomptueux. Farouk Bayaoui, président du Club de Beaumont, le rappelle à nos dépens. Si tout n’est pas parfait, il affirme la présence de contacts, sans parler pour autant de partenariat : « Tout au long de l’année, nos équipes de préformations sont conviées à la Commanderie, on nous envoie des convocations. Il y a des choses à améliorer, mais ils œuvrent à la tâche. » Bayaoui reconnaît par ailleurs les défaillances du côté de l’OM et propose sa recette pour améliorer ces rapports. « Il faut prendre des résolutions, faire le ménage à l’intérieur pour essayer de créer une certaine dynamique et ne pas passer à côté de petits talents, comme il y en a beaucoup dans notre région provençale » déclarait Bayaoui il y a quelques jours dans un entretien accordé à Football Club de Marseille (à retrouver ci-dessus).

 

À ce sujet, le président de l’ASPTT Marseille Jean-François Verlaque abonde dans le même sens que son homologue de Beaumont. « L’OM, c’est le club voisin, notre stade est à 100 mètres du Stade Vélodrome. Le rêve de nos jeunes, c’est de traverser la rue. Après, ça dépend des années, mais nous avons des rapports plus ou moins cordiaux. » Pas d’enflammade a priori. En effet, Verlaque se lamente sur les méthodes employées par l’OM pour attirer les jeunes, avec « une approche un peu limite avec les gamins, en les démarchant avec des survêtements de l’OM pour les piller… » Pour lui, l’OM devrait permettre aux clubs locaux de parfaire la préformation des jeunes pousses jusqu’à l’âge de 12-14 ans avant de pouvoir intégrer le centre de formation. Or, l’influence des agents de joueurs est particulièrement pointée du doigt par le président de l’ASPTT Marseille, qui les décrit comme une « colonie de renards qui vivent de la détresse sociale des familles qui croient tous avoir un Zidane ou un Messi » et prône même leur interdiction. Avis partagé par Faouzi Djedou-Benabid, recruteur professionnel et auteur de « Pourquoi le foot français va dans le mur » : « 95% des agents ne comprennent rien au football. Personnellement, j’en connais 2 en France qui donnent encore de bons conseils aux joueurs, pas plus. Ce sont des passionnés de football. Tout le reste, ce sont des clowns. Les agents français ne sont même pas bons car ils font de l’artisanat. Ils prennent leur argent et c’est tout. » En outre, convaincre un jeune de quitter le cocon familial à cet âge n’est pas correct d’un point de vue éthique car, selon le président de l’ASPTT, « un enfant a besoin de ses parents, de son entourage familial, de ses collègues » en citant l’exemple de Florian Gonzales, parti à 13 ans et demi à l’AJ Auxerre. « Les deux premières, ses parents étaient obligés de louer une chambre sur place pour le rendre visite car il ne fallait pas qu’il craque… » déplore Verlaque.

 

Contrairement à ce que prétendent de nombreux détracteurs, le président d’Air Bel Chaib Draoui l’affirme : « Il n’y a pas de conflits entre les deux clubs. » Bien au contraire, Air Bel est même réputé comme étant une référence en matière de préformation à Marseille. Pour preuve : « En U15, 3 jeunes vont signer à l’OM. […] Aujourd’hui, Air Bel est tellement haut que certains clubs, dont je ne citerai pas le nom, sont jaloux de nos résultats ! » ajoute Draoui, avant de dresser pour nous, non sans fierté, le portrait de Raouf Mroivili, international français des moins de 17 ans, passé par Air Bel, Istres et qui fait actuellement ses classes à l’OM, l’un des plus grands talents de la génération 99, selon les mots de son ancien président…

 

 

À lire aussi : Michelucci : « Aucun lien avec l’OM, ni un regret, ni un objectif »

 

 

Pas de contacts, sans rancune ?

 

 

La réponse de Patrick Michelucci, président d’Endoume, est claire, nette et précise : les rapports avec l’Olympique de Marseille sont inexistants. Il tempère néanmoins ses propos « Mais ce n’est ni un regret, ni un objectif. Je pense qu’il faut savoir rester à notre place » déclare même Michelucci, qui nous raconte même une anecdote à propos d’un partenariat éphémère avec le club de Dijon, qui évoluait alors en Ligue 2 la saison dernière : « On avait de bonnes relations avec le directeur sportif de l’époque Sébastien Pérez (ancien joueur de l’OM entre 1999 et 2004, ndlr). En fin d’année, ils l’ont viré et on n’a plus jamais entendu parler de Dijon. Voilà la réalité des choses. » Dans cette optique, comment imaginer un partenariat à long terme avec l’OM ou n’importe quel club ? En cela, le président d’Endoume a clairement abandonné cette idée. Faire cavalier seul lui semble tout à fait envisageable.

 

Quant à elle, Claude Cocchi, présidente du FA Marseille Féminin, n’a pas souhaité s’exprimer sur la teneur des contacts entretenus avec l’OM. Ils ont néanmoins le mérite d’exister. En revanche, la présidente du FAMF a affirmé que le club ne recevait « aucune aide » structurelle ni financière.

 

À lire aussi : « Qui est l’abruti qui va mettre des sous à l’OM ? »

 

 

 

Peu de contacts, et c’est regrettable…

 

 

Si l’on devait définir une catégorie « je suis fâché avec l’OM », Jean-Luc Mingallon, président de Consolat, serait assurément en tête de liste : « Il n’y a aucun rapport avec l’OM depuis 20 ans, même quand mon ami d’enfance José Anigo y était… » Pour autant, Mingallon n’en veut pas à un seul homme mais à l’institution OM dans son ensemble. « On n’a pas la même notion du football. Eux c’est du football business, nous c’est du football de rue. Je ne veux plus discuter avec l’OM tant que ces gens seront encore en poste. » Les choses sont claires…

 

Jean-Louis Distanti, président du Burel FC, se veut plus mesuré à ce niveau, même s’il dénonce les procédés entrepris par l’OM pour attirer les jeunes de son club : « Nous recevons régulièrement des invitations pour des détections pour les petits de 8-9 ans. Au niveau de la préformation, nous sommes clairement court-circuités. » Alors que Distanti est loin d’être opposé à l’idée de devoir céder ses jeunes à un certain âge. « Si un club de la région a besoin d’un gamin, il peut passer directement par le club et on donne éventuellement une autorisation. » À la condition d’établir un partenariat à long terme, comme l’ont envisagé certains clubs du sud de la France… dont l’OM ne fait pas partie, selon le président du Burel.

 

Faouzi Djedou-Benabid : « Ces clubs commencent à se retourner contre l’OM »

 

 

Faouzi Djedou-Benabid dresse un constat alarmant de cette situation : « Sans adhésion locale, le projet OM ne peut pas réussir car le message véhiculé est négatif. Pour cela, il faut que les futurs propriétaires comprennent que sans ce fameux projet local, le club ne peut pas fonctionner. Tout cela fait que ces clubs commencent à se retourner contre l’OM, ils se disent ‘tiens, on va les emmerder et envoyer nos meilleurs joueurs ailleurs’ alors qu’il faudrait vraiment mettre en œuvre un projet local avec des gens de la région qui connaissent le tissu local. »

 

Et à l’échelle professionnelle ?

 

 

Les recruteurs à l’échelle professionnelle sont au nombre de trois à l’Olympique de Marseille : Jean-Philippe Durand, François Brisson et Michel Flos. Trois hommes de l’ombre dont on ne parle finalement peu, voire jamais. Faouzi Djedou-Benabid nous éclaire sur leurs rôles à l’OM : « Ils font le boulot, mais ce ne sont pas des cadors non plus. Mais au club, on veut s’en servir uniquement quand on est dans la merde (sic), en dernier recours. Ils ramènent des dossiers et c’est Labrune qui décide. Mais est-ce que Labrune sait ce qu’est un joueur de football ? » se plaint Djedou-Benabid.

 

 

Retrouvez demain la 3e partie de notre dossier consacrée aux joueurs de la région ratés ou snobés par l’OM.

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