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LES MINOTS, le film. [Thierry B. Audibert]

Publié le - Mis à jour le
Minots - Le film
Minots - Le film

L’aventure, c’est l’aventure. Ainsi suis-je tenté de commencer ce billet pour évoquer cet événement auquel nous avons assisté hier dans la magnifique salle de l’Alhambra, avec la projection du film sur Les Minots, co-réalisé par Benjamin Courmes et Julien Lafont.

Car entreprendre la réalisation d’un documentaire est une aventure en soi qu’on est jamais sûr de pouvoir mener jusqu’au bout et les deux amis ont su lever tous les obstacles, éviter tous les écueils, appuyés par Mourad Aerts et Jean-Charles De Bono, membre à part entière de cette fameuse équipe qui sauva le club de la disparition.

L’obstacle principal reposait sur la collecte des fonds nécessaires pour l’achat des archives qui permettaient le contrepoint illustré des témoignages face caméra des acteurs de cette épopée. Ce sont les supporters qui ont chacun apporté leur contribution pour que la somme nécessaire soit atteinte, certains avaient d’ailleurs fait un déplacement lointain pour être présent et c’est à saluer. Taksolo qui se signale souvent dans les émissions du FC Marseille sur Twitch avait fait le voyage depuis Hambourg, mais j’ai vu une personne venue de Paris, l’autre de Genève, témoignage d’un attachement fort à l’histoire du club.

Ces archives permettent de nous replonger dans cette Marseille des années 80 qui semble à l’abandon, vieillissante, presqu’usée.

La contextualisation est réussie, les témoignages des olympiens en montage alterné donnent ensuite le tempo du film. Ils les nourrissent de leurs observations et sentiments souvent encore à fleur de peau, tissés de fierté et de force, d’amertume parfois, d’humour souvent.

On remonte ainsi avec eux le cours des évènements. Ce qu’il y avait avant la descente de l’OM en 2e Division, ce groupe qui se constitue dans les compétitions nationales chez les jeunes avec les cadets champions de France et les juniors vainqueurs de la Gambardella. Comment ils se retrouvèrent en première ligne alors qu’il n’y avait plus de professionnel, comment ils permirent au club de se maintenir dans cette terrible 2e Division, avant de se lancer dans le défi de le faire remonter dans l’élite pour le remettre à sa place.

Ce film, Les Minots, contient une grande puissance émotionnelle. Les spectateurs, anciens joueurs ou non, jeunes et moins jeunes, nous avons tous eu du mal à retenir parfois une larme devant le récit de l’épopée et comment cette force collective qui caractérisait ce groupe fut ensuite taillée à la hache par Claude Cuny le directeur sportif, grand régisseur obsédé par l’organisation (« il avait un côté casque à pointe » lâche Roland Gransart ») pour être dispersé.

« Nous n’avons pas joué à l’OM » dit Marc Lévy à un moment donné, « nous avons aidé le club à repartir », propos d’une grande modestie même s’il signifie et scelle aussi l’importance de ce groupe dans l’histoire du club. Non messieurs vous avez plus que joué à l’OM, vous avez été l’OM, vous lui avez rendu son identité perdue, vous l’avez repeint de toute la force de votre courage et de votre jeunesse, et de votre talent surtout car vous en aviez tous à revendre.

Les larmes naissantes de Di Méco après la projection, sa voix qui s’étrangle d’émotion quand il voulait dire à quel point il avait pensé à ses copains des Minots au moment de soulever la Coupe aux grandes oreilles en 1993, signalaient à quel point cette union sacrée que furent cette aventure extraordinaire, ces pages incroyables de l’histoire du club, sans lesquelles la victoire des hommes de Tapie n’aurait pu advenir, ont conservé leur puissante vibration.

Ce film va pouvoir maintenant se communiquer aux nouvelles générations, certes, mais aussi à tous ceux qui sont devenus supporters à partir des années Tapie et pour lesquels parfois, il n’y avait pas eu grand chose avant. Ce film va démontrer, s’il fallait le faire encore, à quel point l’aventure olympienne est incroyable avec ses hauts et ses bas, mais comment aussi Marseille, la ville, et l’OM sont comme l’arbre et la branche, traversés par la même sève bleu et blanche, pour toujours, pour l’éternité.

On ne vous dira jamais assez merci, ce film mérite la plus large diffusion possible.

Regrettons au passage que personne de la direction olympienne actuelle n’ait daigné faire acte de présence pour cet évènement. À Marseille, on appelle cela se manquer, marquer mal. Et c’est pas beau !

Vive le grand Roger Magnusson… et les Minots.

Thierry B Audibert

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