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« L’OM ne veut pas mettre en avant les clubs marseillais » (5/5)

Publié le - Mis à jour le

On entend régulièrement que l’Olympique de Marseille néglige la formation des jeunes. Selon de nombreux observateurs, le bassin méditerranéen est même inexploité par le centre de formation de l’OM. Ainsi, l’image du club en terme de formation se détériorerait au fil des années, à un tel point que de nombreux jeunes décideraient ouvertement de poursuivre leur formation ailleurs en France ou à l’étranger. Mais qu’en est-il vraiment ? Comment peut-on expliquer ce phénomène ? Les clubs amateurs sont-ils peu performants à la préformation ? Est-ce un problème de détection des jeunes pousses ? De niveau ? De confiance envers les jeunes ? Si l’OM n’avait donc pas vocation à être un club formateur, pourrait-il y avoir une place pour un autre club professionnel à Marseille en vue de développer un tel projet ? C’est l’objet du dossier en cinq parties concocté par Football Club de Marseille, qui se propose de livrer certains éléments de réponse à toutes ces questions finalement bien obscures. Dans cette optique, nous avons fait la rencontre de plusieurs présidents de clubs de la région.

 

 

5e et dernière partie de notre dossier. Au vu des récents constats, la question que tout le monde se pose est légitime : L’Olympique de Marseille est-il un club formateur ? Alors que d’autres clubs de la ville sont performants en la matière, l’un deux peut-il se frayer un chemin et aspirer à devenir un deuxième club professionnel à Marseille ? Un tel projet est-il envisageable de nos jours ? Éléments de réponse des principaux intéressés.

Lucides, ils n’ont pas cette ambition

 

 

 

La plupart des clubs interrogés tiennent à conserver avant tout leur politique de préformation et n’ont pas la prétention de devenir des clubs professionnels. Chaib Draoui (président d’Air Bel) nous l’a affirmé dernièrement : « L’ambition d’Air Bel, c’est de former des jeunes pour qu’ils réussissent, d’être un tremplin pour les enfants. On sait très bien qu’on n’est pas un club professionnel. On veut rester à notre place. » Concurrencer l’OM ? Non. Aider l’OM ? Oui, si l’on en croit les propos de Jean-Louis Distanti, président du Burel. Mais pas à n’importe quelles conditions. « L’OM pourrait s’appuyer sur des clubs comme le Burel qui font de la bonne préformation pour faire venir les jeunes beaucoup plus tard. Les faire venir à l’OM à 8 ou 9 ans n’est pas gage de réussite », prévient-il.

 

Farouk Bayaoui, qui dirige le Club de Beaumont, n’hésite pas à mettre en avant les compétences de son club, sans pour autant s’ériger au même rang que l’OM. « Notre seul but, c’était de construire un bon club qui compte dans l’histoire du football provençal. On y arrive très bien, on a une vraie crédibilité tout comme des clubs un peu plus structurés, assure le président de Beaumont. Quand on voit que des recruteurs viennent régulièrement dans nos enceintes sportives, j’imagine que ce n’est pas un hasard… »

 

Le président d’Endoume, Patrick Michelucci, va même plus loin. Selon lui, un deuxième club professionnel n’est absolument pas envisageable. Il cite notamment l’exemple actuel du GS Consolat, en passe d’accéder à la Ligue 2.  À ce sujet, Michelucci est d’ailleurs pessimiste. Pour lui, un deuxième club à un tel niveau porterait atteinte aux intérêts de l’OM : « Mingallon (président de Consolat, ndlr) voulait se faire prêter des joueurs de l’OM, mais il faut bien comprendre que l’OM ne veut pas un autre club dans les pattes ! La Ville de Marseille, tout comme l’OM, ne veulent pas d’un deuxième club professionnel à Marseille. » Son club est bien placé pour le savoir. Pour preuve, il nous rappelle une anecdote qui ravivera sans doute de merveilleux souvenirs aux habitants du quartier : « Endoume a failli connaître, il y a 25 ans de cela, le même sort que Consolat en ce moment. En revanche, on savait très bien au club qu’on serait recalés à la DNCG », rappelle le président d’Endoume. Une défaite en clôture du championnat de 3e division aura de toute manière anéanti les espoirs de montée. « Au même niveau, il vaut mieux être un club comme Aubagne ou Gémenos pour pouvoir passer à la DNCG… » déplore même Michelucci, qui persiste et signe : l’OM est et demeurera le seul club pro à Marseille.

 

Et visiblement, pour le football féminin, c’est la même chose. Claude Cocchi, présidente du FA Marseille Féminin, nous confie que « les petites, comme tous les garçons, rêvent de quoi ? De l’Olympique de Marseille ! Même les petites parisiennes veulent jouer à l’OM ! » Comme si l’hégémonie du football féminin à Marseille était également promise à l’OM. Pour le coup, la présidente concède cet état de fait, non sans fatalité. « Que voulez-vous faire ? De toute évidence, tout le monde irait à l’OM en premier, on sait très bien qu’on n’est qu’un deuxième choix… »

 

À lire aussi : Exclu FCM : Ce que demande AREMA à Consolat pour jouer au Vélodrome


Jean Luc Mingallon (Président de Marseille…par FootballClubdeMarseille

Consolat et la question du Stade Vélodrome : un élément de réponse ?

 

 

 

Comme le mentionnait Patrick Michelucci, Consolat est près du but : l’accession en Ligue 2. En la matière, c’est la DNCG, le « gendarme » de la Ligue de Football Professionnel, devra statuer. Le stade de la Martine, qui accueille les matchs de Consolat, n’est pas aux normes exigées par la Ligue, il faut donc trouver un club enclin à accepter de prêter son stade pour la saison prochaine. Jean-Luc Mingallon, président du club, s’est logiquement tourné vers le Stade Vélodrome, dont le propriétaire n’est autre que… la Ville de Marseille. Du moins officiellement : « Le Stade Vélodrome n’appartient plus aux Marseillais, mais à un groupe qui s’appelle AREMA. » Et les négociations se sont soldées par un échec, comme nous vous le révélions en exclusivité sur notre site il y a quelques semaines. « Je vais vous faire une confidence, ils nous demandent 2,8 M€ par saison, la moitié de la billetterie, ils donneraient les buvettes à la Sodexo et ils nous imposent 70 000 euros de sécurité par match. » Au regard de cette annonce, Consolat est toujours en recherche d’un stade pour la saison prochaine, et songe à l’alternative Martigues ou Istres.

 

Ce à quoi serait plus ouvert le président d’AREMA Bruno BOTELLA (AREMA) : « Ouvrir un stade de 67 000 places pour des matches pour lesquels il y aurait quelques milliers de spectateurs tout au plus, au-delà du fait qu’en télé, ça ne sera pas très beau, ça va coûter très cher, indique Bruno Botella. J’ai des obligations légales auxquelles je dois absolument m’astreindre, et il y a des frais fixes qui sont beaucoup plus importants que sur des petits stades. » Cette déclaration veut tout dire : un club de la ville ne risque pas de concurrencer l’OM de sitôt…

 

 

À lire aussi : Verlaque : « Les joueurs de l’OM ne donnent pas l’impression d’être professionnels »

Malgré tout, le président de l’ASPTT y croit…

 

Seul contre tous, Jean-François Verlaque, président de l’ASPTT Marseille, rappelle à tous les Marseillais que toutes les grandes villes d’Europe, voire même du monde, accueillent au minimum deux clubs majeurs : « Toutes les grandes villes ont deux clubs majeurs. À Madrid, il y a le Real et l’Atlético. Le FC Séville et le Betis, à Londres il y a plein de clubs… Il y a la place pour un deuxième club à Marseille. » Il ne faut pas oublier que ces clubs ont été fondés sensiblement à la même époque, ce qui a empêché un club d’émerger plus que l’autre. Un OM avec plus de 110 ans d’histoire semble difficile à remplacer dans le cœur des gens… Néanmoins, Verlaque y croit. Avec l’aide des pouvoirs publics ? « Il faudrait que les municipalités puissent aider les clubs en question en construisant par exemple un stade aux normes, ça ne doit pas coûter des milliards… » Difficile à mettre en œuvre…

 

Faouzi Djedou-Benabid tranche dans le vif : « L’OM veut écraser les autres »

« L’OM ne veut pas mettre en avant les clubs marseillais. Ils veulent qu’on parle d’eux… Tous les Marseillais sont supporters de l’OM, en PACA également, et même au niveau national. Le club appartient à tous les amoureux de l’OM. Je ne dis pas qu’Air Bel et le Burel font de la très bonne formation, mais ces gens-là se donnent du mal, des bénévoles travaillent, ramènent des joueurs… L’OM devrait au moins avoir de la considération, du respect pour ces gens, dit le recruteur professionnel et auteur du livre « Pourquoi le foot français va dans le mur », avant d’y aller de son petit conseil. Cela permettrait aux clubs de se développer. En se développant, le club majeur va forcément se développer, l’argent va tourner et tu crées une dynamique positive, un cercle vertueux. Alors que l’OM veut écraser les autres. »

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