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ÉDITO OM : Jacques…nous on en rit plus !

Mis à jour le - Publié le

Comme à chacune de ses sorties médiatiques, souvent dans des médias du net d’ailleurs et assez loin des médias traditionnels du sport en général et du foot en particulier, Jacques-Henri Eyraud, président de l’Olympique de Marseille a encore défrayé la chronique avec ses déclarations et sa vision très formatée de la gestion d’un club tel que l’OM.

 

Je vous promets Jacques-Henri, j’essaie de garder la tête froide et de rester objectif avec vous. Car aujourd’hui votre crédit auprès d’une grande majorité des supporters est au plus bas, pour ne pas dire épuisé. Et moi, je m’astreins à garder mon objectivité et à rester ultra rationnel. Je me force à dédramatiser et à sortir de mes réflexions la partie émotionnelle qui m’attache à l’OM. Je m’inflige de mettre ma passion de côté pour vous donner votre chance et croire que vous œuvrez sans relâche pour le bien de ce club. Et je pense même que les supporters sont injustes avec vous, parce qu’il y a un travail de fond qui est fait et qui, je le souhaite, portera un jour ses fruits. J’ai même réfléchi à l’idée du but qui compte double en dehors de la surface…c’est dire comme j’essaie vraiment d’être objectif avec vous Jacques-Henri. Mais là, votre dernière sortie…on va vous écouter avant :

 


Quand j’entends ça, je suis sidéré de constater – encore – comment vous assenez des généralités du monde du travail à la particularité du sport professionnel. Des généralités venues d’un pays qui a la culture du sport professionnel ancré en lui depuis des années et du sport en général depuis encore bien plus longtemps. Je ne rejette pas en bloc les idées américaines sous prétexte qu’elles sont américaines. Mais avant de vouloir mettre la charrue, il faut d’abord mettre les bœufs. Les États-Unis auxquels vous faites si souvent référence ont une approche du sport qui est à 2000 lieues de la nôtre. Là-bas, le sport est considéré comme une matière a part entière et même les jeunes gens doués et sans doute voués à une carrière professionnelle sont aidés financièrement si besoin et encouragés tout en exigeant de leur part un niveau d’études important. En France, le sport est souvent considéré comme la 5ème roue d’un carrosse. L’accès au sport professionnel est très difficile, limité et semé d’embûches. On vient récupérer les enfants de plus en plus jeunes en faisant miroiter à des parents issus d’un milieu modeste des sommes astronomiques avec des agents qui gravitent autour de ça, plus ou moins bien intentionnés (pour ne pas dire véreux dans certains cas) et ça c’est spécifique au football.

 

Donc déjà transposer la culture américaine dans la culture française, c’est compliqué. Mais en plus, à Marseille, vous êtes encore dans un monde à part. Ce qui fait de Marseille sa particularité c’est qu’elle cultive sa différence. Et c’est à tous les niveaux OM y compris. A Marseille, rien n’est comme ailleurs. Et de façon très objective on peut dire que tout y est mieux ou pire. La demi-mesure on ne connaît pas. Pour aller dans votre sens, il est vrai que les résultats de l’OM nous affectent. On est de meilleure humeur un lendemain de victoire qu’un lendemain de défaite. Mais on est aussi des gens « normaux », on est capable de travailler même un lendemain de défaite et même de travailler bien. Heureusement que Marseille ne s’arrête pas de travailler après chaque défaite depuis votre arrivée il y a 4 ans, sinon la ville serait en mi-temps thérapeutique !!!

 

Vous voulez tellement aseptiser les choses que vous en oubliez de regarder derrière vous, fort de vos certitudes et de votre complexe de supériorité. Vous arrivez en pensant réinventer des choses dans un monde du football qui a un passé et une histoire qui a fait ses preuves. Les deux derniers présidents à avoir réussi à Marseille étaient des passionnés. Accessoirement aussi, l’un a remporté quelques titres et l’autre a reconstruit l’OM avec peu de moyen et pour arriver jusqu’aux titres en 2010. Et vous M. Eyraud ? Vous avez gagné quoi depuis 4 ans et plus de 300 Millions dépensés ? Alors juste pour information et au cas où l’envie de me répondre vous viendrait, finir 2 ème d’un championnat qui a duré 28 journées et aller en finale d’une coupe d’Europe, n’est en aucun cas un titre. Et pour terminer, le média que vous qualifiez comme média du XIXème siècle qui était apprécié des marseillais n’était peut-être pas rentable (et là on peut comprendre votre décision de le supprimer) mais servait tout de même à transmettre l’histoire des grands matchs de notre club. Histoire dont vous vous gargarisez régulièrement en trimballant un trophée qui ne vous appartient pas et que vous ne gagnerez sans doute jamais. Aller dans le futur sans connaître son passé et sans transmettre cette culture club dont vous parlez comme une culture d’entreprise est d’une stupidité sans nom. Vous pensez quoi ? Que vous allez à vous seul changer les marseillais par la force des choses ? Que vous allez faire vaciller des virages juste parce que vous l’avez décidé ? Heureusement qu’ils sont là ces virages animés par leur ferveur pour vous permettre de gagner des matchs quand vos joueurs ne mettent plus un pied devant l’autre. Ne réduisez pas les marseillais à des supporters incapables de se mobiliser quand il le faut. D’ailleurs si ce n’est pas les habitants – supporters en tête – qui s’étaient mobilisés, dieu seul sait où les habitants de la rue d’Aubagne seraient à ce jour. Mieux ! Ne réduisez pas Marseille à l’OM et la Bonne Mère comme le font les trois quart des gens qui ne connaissent pas cette ville.

 

Nasser Al Khelaifi  (PSG) et Jacques Henri Eyraud (OM)

 

Et le plus triste dans tout ça, c’est que cette énième intervention hors sol, intervient quelques jours après la passe d’arme de votre entraîneur avec un journaliste et la presse corporatiste. Là où nous vous attendions dans le soutien d’un de vos salariés qui lutte contre le monde entier, vous intervenez pour démonter des anciens salariés qui ont sans doute vécu comme un traumatisme leur départ de l’OM. Je pense à Sébastien Pietri, Laurie Samama ou encore Jean-Charles Debono. On a compris que le sportif n’était plus de votre fait. Mais alors qu’en est il du management des salariés de ce club dont vous vous vantez d’emmener dans la bonne direction sur le long terme ? Vous nous reprochez quoi ? De ne faire qu’un lorsque nous nous sentons attaqués ? De vouloir que vous défendiez l’institution avec la passion qui nous anime ? Si vous aviez regardé OM TV, vous auriez peut-être compris d’où viennent cette passion et cette ferveur et que ni l’une, ni l’autre n’est incompatible avec un travail au sein du club.

 

Vous êtes un homme sans doute avec plein de qualités puisque vous n’en êtes pas à votre première entreprise en matière de gestion, mais l’humilité n’en fait pas partie, j’en ai bien peur. D’autant que la dernière entreprise en date que vous avez géré avant l’OM a fini en cessation de paiement. Vous n’êtes pas marseillais et avez sans doute œuvré sur le long terme pour que cela n’arrive pas à Paris-Turf. Mais attendez, j’y songe…Paris-Turf n’est-ce pas le XVIIIème siècle de la communication ?
Dans votre intervention vous parlez de : « qu’est-ce que le club veut véhiculer en terme de message ? » Et donc votre message à vous c’est quoi ? Que l’OM, c’est un club de RAP ? On n’est pas certains d’avoir bien compris, nous les consommateurs de l’OM et les abrutis de supporters que nous sommes ! Je vais m’arrêter là et vous souhaiter un joyeux Thanksgiving 2021, j’ai manqué le 2020 et je vous demande humblement pardon. Cela étant pour nous, plus ça va, plus ça ressemble à un Halloween qui a mal tourné.

 

Tacle Glacé

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