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[Replay 2018] : Valbuena nous parle de l’OM actuel, de l’équipe de France, de Gerets, Deschamps…

Publié le - Mis à jour le
La rédaction de Football Club de Marseille est composé de journalistes suiveurs de l'OM (olympique de Marseille) depuis plus de 10 ans. Nos journalistes couvrent l'actualité de l'OM et du mercato OM quotidiennement.

L’ancien milieu de terrain de l’Olympique de Marseille, Mathieu Valbuena, nous a accordé un entretien exclusif.  Avec notre nouveau consultant Jean Charles De Bono, il a fait un tour complet de l’actualité et est également revenu sur son riche passé à l’OM. Retrouvez la version vidéo plus bas ainsi qu’une large retranscription texte en dessous. 

 

 

 

 

Je sais que tu regardes tous les matchs de l’OM,  que penses-tu de la situation difficile que traverse le club actuellement ? 

 

 

M.B :  Ils sont en grande difficulté. Ça fait 4 défaites d’affilée, sachant qu’à Marseille c’est compliqué. J’ai vu le match contre Paris où ils avaient fait quand même une belle partie. Mais les défaites encourageantes, je n’y crois pas trop. L’année dernière, même s’ils terminent que 4e, il font une belle épopée en Ligue Europa, et forcément, aux yeux de l’Europe, ils sont plus attendus et c’est dur de pouvoir confirmer.  C’était quand même une poule qui était à leur portée je pense. Mais au final, ils sont éliminés au bout du 4e match. Donc c’est décevant. Il y a un nouveau projet. Si on regarde les 3-4 dernières années de l’OM, je trouve que le club n’a pas énormément progressé. On va me dire : ils ont fait une finale de Ligue Europa. Mais, une finale, si tu ne la gagnes pas, deux ans après tout le monde l’oublie. C’est ce qui me dérange un peu. C’est vrai, il y a un nouveau projet mais derrière, qu’est-ce que ça fait? Est-ce que ça progresse? Valère Germain, que je respecte beaucoup, je l’ai vu il n’y pas si longtemps, je l’apprécie beaucoup… Mitroglou aussi. Mais l’OM a besoin d’un numéro 9. On a toujours eu ça à Marseille. On a toujours connu de grands buteurs. Chose que Marseille n’a pas parce que je pense que derrière, il y a de la qualité offensive. Ils ont fait des recrutements qui étaient très bons. J’étais très content quand j’ai vu Gustavo arriver. Mais je trouve que cette équipe ne progresse pas. Elle peut avoir des réactions d’orgueil formidables, elle peut avoir un caractère fort sur certains matchs. Mais je trouve que depuis quelques années avec cet Om Project, même s’il faut que la mayonnaise prenne, on ne voit pas de progrès au classement ou de gagner un titre.

 

 

 

Et au niveau du jeu aussi, c’est le jeu qui est le plus important

 

 

M.B  : Oui, mais ce que l’on retient c’est aussi : combien l’OM a terminé au classement, combien de titre ils ont gagné. Même si je sais qu’aujourd’hui il y a Paris, c’est plus compliqué. Mais aussi au niveau du jeu, on ne les voit pas progresser. C’est ce qui m’inquiète. Je regarde les matchs, quand je vois que l’on prend… je dis « on », je m’inclus dedans (rires). Quand je vois ce match 3-0 contre Montpellier, qu’ils sont dans la difficulté, je ne vois pas vraiment de leader, je vois tout le monde baisser les bras.

 

 

 

Les dirigeants ont annoncé qu’ils visaient la Ligue des champions, tu penses que cet OM peut atteindre cet objectif ? 

 

 

M.B  : Les dirigeants ont ce projet mais je pense que la mayonnaise doit prendre. Là ça fait plus de deux ans qu’ils ont repris ce projet là, et ils ont promis d’aller en Ligue des Champions et aussi de faire bonne figure en Ligue des Champions. Aujourd’hui ça me parait difficile de garantir qu’ils finiront dans les trois premiers. En plus, la troisième place n’est peut-être pas qualificative. Ça me parait compliqué à l’indice UEFA. On voit que les clubs français sont en difficulté aussi, donc là aujourd’hui c’est compliqué. J’espère qu’ils vont rebondir. Là, on voit que des clubs qui n’ont pas un effectif beaucoup plus fort que l’OM comme Lille ou Montpellier carburent. Peut-être qu’ils ne tiendront pas la cadence…

 

 

« Ce projet n’avance pas comme les supporters le voudraient ou comme l’OM devrait avancer »
Mathieu Valbuena

 

Est-ce que ce n’est pas une question de mentalité aussi?

 

 

M.B  : Oui, il faut avoir du talent mais aussi des ressources mentales. Du caractère. Et parfois, je vois qu’il n’y a pas assez de leader. Quand on est supporter de l’OM, on marche avec la passion. Ce projet n’avance pas comme les supporters le voudraient ou comme l’OM devrait avancer. C’est ce qui est dommage parce que je pense qu’il y avait beaucoup d’espoir chez les supporters. Quand vous arrivez là, que vous n’avez pas un numéro 9… Je ne remets pas en cause mais le match le plus important de l’année, c’est OM – PSG. Et vous arrivez dans ce match là, vous jouez sans 9. A un moment donné, on se dit que c’est le match le plus important de la saison. Déjà pour les supporters, au contexte du classico que tout le monde connait. Et tu arrives, tu joues sans 9. Je ne remets pas en cause les choix, peut-être que ça aurait pu marcher.

 

 

Tu penses que c’est un manque d’ambition de jouer sans 9?

 

M.B  : Pas sur ce match mais peut-être que s’il y avait quelqu’un d’autre pour occuper ce poste…. A l’OM il leur faut un grand attaquant. C’est vrai, ce n’est pas donné mais je pense que ce n’est pas suffisant. Et je pense qu’ils ont investit dans d’autres secteurs de jeu, qui je pense, n’étaient pas nécessaire. La priorité c’est l’attaquant, parce que quand on laisse filer Bafé Gomis qui assure 15 voire 20 buts dans la saison… c’est compliqué de le remplacer. On l’a vu l’année dernière. Ce n’est pas donné, le marché est compliqué.

 

« quand vous prenez quelqu’un à la dernière minute du mercato » — valbuena

 

Ce n’est pas donné, je veux bien te croire. Mais le recrutement de Mitroglou a couté plus cher que de conserver Bafé Gomis. Pourquoi ne pas garder un garçon qui est meilleur buteur de Ligue 1 et qui était un leader dans cette équipe ?

 

 

M.B  : On sait très bien que quand vous prenez quelqu’un à la dernière minute du mercato, vous payez le prix fort. J’espère que jusqu’à décembre, l’OM redressera la barre. Il y a un match contre Dijon, je pense que ce sera dans un contexte un peu particulier. Les supporters attendent ça, ils attendent du jeu et la manière. Il faut confirmer et qu’ils se retrouvent dans une bonne position avant décembre pour faire bonne figure.

 

 

En t’écoutant on voit que tu as le cœur marseillais, c’est ton cœur qui parle, on le ressent.

 

 

M.B  : Oui, même si je suis parti, je suis tous les matchs et Marseille reste un club particulier pour moi. Je l’oublierai jamais.

 

 

Si tu avais un message à faire passer aux supporters de l’OM, qu’est-ce que tu leur dirais aujourd’hui?

 

 

M.B  : J’espère que l’équipe va vite regagner. Ce que je souhaite à tous les supporters et à l’institution de l’Olympique de Marseille, c’est ce que tout le monde attend : Retrouver la Ligue des Champions.

 

 

Gerets, Bielsa… tu gardes quelle image de leur travail, de leur personnalité, ce qu’ils t’ont apporté ? Si tu dois en ressortir un, qui t’a le plus marqué ? 

 

 

M.B  : : « J’en ai eu plusieurs à l’OM et ils ont tous été différents. Gerets m’a plus marqué parce que c’est lui qui m’a lancé. Quand il est arrivé, il avait 3 jours pour faire une composition d’équipe pour aller jouer à Liverpool. On était 19e au classement, c’était une situation très compliquée. L’électrochoc, Albert Emon a été démis de ses fonctions. Du coup Eric Gerets arrive mais il ne connaissait personne, mis à part Djibril Cissé. Donc il doit faire une composition d’équipe à Liverpool. Et ça a été une soirée de rêve pour moi avec ce but. Dans la continuité, c’est un entraîneur qui m’a fait confiance. Je jouais pratiquement tous les matchs. Il a été un élément très important pour la suite de ma carrière et il m’a lancé. Donc ces entraineurs là, on s’en rappelle. Il y a aussi eu Deschamps, parce qu’on a gagné des titres avec lui. Ça a été compliqué au début, pendant 5 mois il y a eu des tensions. Et quand on se retrouve en janvier après avoir perdu 2-0 chez nous face Auxerre, il décide de me donner ma chance. J’ai su la saisir, c’était les premiers matchs de Coupe de France un peu traquenard. On joue à Trelissac, on gagne et ils nous intègrent avec Hatem dans son onze et en 6 mois on est champion de France, on gagne la Coupe de la Ligue et Equipe de France en 2010. »

 

 

J’ai mis apporté ma pierre à l’édifice pour le sacre en 2018 à Moscou — Valbuena

 

 

L’Equipe de France, le titre mondial des Bleus. Tu as eu un regard malheureux puisque tu n’y étais pas. Qu’est-ce que tu en retiens? Tu as des regrets de ne pas y avoir été?

 

 

M.B  : :  » Non. S’il y a un regret à avoir, c’est l’Euro 2016. Pas la Coupe du Monde 2018 en Russie. J’étais très heureux pour cette génération qui est très talentueuse. Qui nous a pas forcément procuré un football de rêve mais aujourd’hui, on retient qu’ils ont une force de caractère incroyable. Personne n’aurait parié un penny sur l’équipe de France. Moi le premier. Mais elle a su se montrer terriblement efficace. Et Didier, c’est un meneur d’homme. Il a su former un groupe et c’est là où il est très fort. Aujourd’hui, le plus important dans des compétitions comme ça c’est plus les remplaçants que les titulaires. Quand tu vis plus d’un mois au quotidien ensemble, il faut savoir gérer un groupe. Qui tu vas prendre? Peut-être pas les plus talentueux. On a pu le voir en 2014, on a vécu des moments extraordinaires. Pour 2018, moi et tout ceux qui n’y sont pas allé, on a quand même apporté  notre pierre à l’édifice. Il y a eu l’Euro 2012 avec Laurent Blanc, ça s’est mal passé. Didier a repris derrière pour faire la Coupe du Monde en 2014. On a eu le déclic lors du match face à l’Ukraine. On perd 2-0 là bas et on revient à 3-0 au retour. Il y a eu un déclic avec les supporters aussi. Depuis cette période, l’équipe de France a eu un progression constante. Elle a fait 2014, les supporters étaient contents parce qu’ils restaient sur une Coupe du Monde 2010 catastrophique. Et juste après, quart de finale en 2014 et finale de l’Euro 2016. Puis finalement le sacre en 2018. L’équipe a été en progression constante. Je me dis que lorsque Didier a pris les reines, j’y étais. Et j’ai fait jusqu’en 2015. J’ai mis apporté ma pierre à l’édifice pour le sacre en 2018 à Moscou. »

 

 

Adil Rami (Icon Sport)

 

 

Et cette génération, il y a beaucoup de jeunes, est-ce qu’ils ont un bel avenir?

 

M.B  : : « Oui mais le plus dur commence. Parce que le statut de champion du monde fait que l’on est attendu partout. Ce ne sera pas évident, même contre des petites nations puisqu’il n’y en a plus réellement. Mais je compare ça à l’OM, quand tu as été vice-champion d’Europe avec ta finale, tu es attendu partout. Et c’est là où il faut avoir la force de caractère. L’équipe de France c’est pareil, ils ont ce statut de champion du monde qu’il faut assumer et aujourd’hui, les gens disent : il faut confirmer, il faut gagner l’Euro. Il y aura beaucoup d’attente autour de l’équipe de France et je pense que le plus dur commence pour eux. »

 

 

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