Après un long feuilleton de plus de trois mois, les supporters marseillais ont enfin vu débarquer un attaquant sur le Vieux Port : Konstantinos Mitroglou (29 ans, international grec). Le désormais ex-attaquant du Benfica Lisbonne est relativement méconnu en France. Pour faire connaissance avec lui, FCM est parti interroger Martial Debeaux, rédacteur spécialisé sur le football grec pour l’excellent site Footballski. Présentation.
« C’est vraiment un n°9 de base »
Salut Martial, tu peux nous présenter un peu le joueur techniquement parlant ?
M.Debeaux : « Au niveau du profil, je dirais que c’est vraiment un n°9 de base : c’est à dire toujours à rôder dans la surface. Il a mis beaucoup de buts de renard à Benfica par exemple, genre au deuxième ballon sur corner ou après une frappe repoussée. Il sent le but comme un Inzaghi (toutes proportions gardées).
Par ailleurs, il sait se servir de son corps de manière optimale : bon de la tête et des deux pieds, tout en étant robuste dans le duel. En revanche, ça lui donne un défaut : le manque de vitesse, où il n’est pas vraiment à la pointe (sans être méga lent par ailleurs mais c’est pas non plus un Njie par exemple qui lui va très vite). Techniquement il n’est pas clinquant mais il est très doué dans l’aspect « buteur », c’est à dire les derniers geste (et il a une frappe de loin pas dégueu du tout). Bref, tu l’auras compris : c’est un joueur qui, à mon sens, est très complet. Et surtout, très complémentaire de Valère Germain. À moins de 20M€ comme ce qui est annoncé, c’est un très beau CV (une quarantaine de matchs de LDC où il n’a pas fait de la figuration, bien au contraire). C’est une valeur sûre. »
Penses-tu qu’il ait les épaules pour s’imposer à l’OM, avec la pression autour de ce nouveau projet et la mystique du « grand attaquant » ?
M.Debeaux : « Totalement.
Il faut savoir plusieurs choses sur lui :
– Il a réussi à s’imposer dans un effectif pléthorique et plein d’étrangers à l’Olympiakos ce qui, pour un grec, est une sacrée performance car beaucoup s’y brûlent les ailes. Sachant qu’il a été formé en Allemagne donc les gens attendaient beaucoup de lui
– Il a connu énormément de changements de coach, un club où les supporters sont super exigeants (plus qu’à l’OM encore selon moi), donc la pression, il connaît. Les derbys, les vrais, il connait (Grèce + Portugal). Et l’Olympiakos est assez semblable à l’OM je trouve : ça peut vite monter dans un sens ou dans l’autre, surtout au niveau de l’affection d’un joueur. Sur ça, Mitroglou a, pour moi, l’ADN pour l’OM. Je ne l’aurais pas vu ailleurs en France pour un joueur qui a passé autant d’années à l’Olympiakos.
– Il a connu des coachs bien plus talentueux que Garcia (je n’évoque pas Michel qui l’est selon moi mais qui a échoué à l’OM, malheureusement) à l’Olympiakos, donc là aussi pas de soucis de ce côté là. »
Comment est-il vu en Grèce ?
L’un des tout meilleurs joueurs de sa sélection
M.Debeaux : « Il est vu comme l’un des tout meilleurs joueurs de la sélection, et sans doute l’un des rares grecs à s’être durablement exporté (même s’il a foiré à Fulham mais c’est un mystère). C’est celui sur lequel beaucoup d’espoirs reposent en Grèce pour redresser la barre et aller accrocher les barrages. »
Tous propos recueillis par Mourad Aerts
