Pour préparer la fin de saison en Ligue 1, l’Olympique de Marseille a choisi de quitter temporairement la Commanderie pour s’installer près de Rome. Le club phocéen a entamé un “ritiro”, un stage prolongé à l’écart du tumulte marseillais. Cette démarche vise à créer une dynamique de groupe en cette dernière ligne droite de la saison.
Mais ce choix ne fait pas l’unanimité. Benoît Cheyrou, ancien joueur de l’OM et désormais consultant pour DAZN, s’est exprimé à ce sujet dans l’émission RMC Mercato, diffusée jeudi sur les chaînes Twitch et YouTube de RMC Sport.
“Personnellement, ça ne m’aurait pas plu”
Durant son intervention, l’ancien milieu de terrain, champion de France avec l’OM en 2010, a fait part de ses réserves sur ce type de mise au vert prolongée. “En tant que joueur, je n’aimais pas les mises au vert”, a-t-il expliqué. “Même une nuit avant le match, je préférais être à la maison pour préparer le match et penser à autre chose, pour me concentrer le lendemain, être à fond et avoir du jus.”
Pour Cheyrou, passer plusieurs semaines en immersion avec le groupe peut devenir contre-productif : “Quand t’es tout le temps avec les mêmes personnes dans l’environnement foot, tu peux avoir une certaine lassitude, l’impression d’être dans un tunnel et de ne pas en sortir. Tu manges, tu t’entraînes, tu dors… Personnellement, j’avais besoin de faire d’autres choses, de voir ma famille, de passer du temps avec d’autres personnes, de ne pas parler de foot tout le temps même si c’était ma passion et mon métier.”
Un choix qui divise
L’OM, sous la direction de Robert De Zerbi, a déjà effectué un premier stage, ponctué d’un succès face à Brest au Vélodrome (4-1). Un second stage a ensuite été organisé en Italie, prolongeant l’expérience. Un choix assumé par le club, mais que Cheyrou tempère.
“Quand on part comme ça une semaine, deux semaines, trois semaines, comme c’est le cas pour l’OM, personnellement ça ne m’aurait pas plu”, insiste-t-il. Il reconnaît néanmoins que “peut-être que les joueurs sont contents de ça, avec une autre personnalité, une autre façon de vivre.”
Il se souvient d’une expérience similaire lorsqu’il était joueur : “Je me souviens qu’à l’OM on avait fait ça une fois quand ça n’allait pas avec Albert Emon. Avant un match contre le PSG, on était parti du lundi au dimanche en mise au vert. Et là, ça avait fait du bien, car les résultats avant étaient moyens et ça avait été l’occasion de se resserrer, de jouer aux cartes, de passer plus de temps les uns avec les autres, de se découvrir en dehors de l’entraînement.”
Mais au-delà d’une semaine, Cheyrou met en garde : “Sur deux, trois ou plus, je trouve que c’est long, une certaine lassitude peut s’installer.”
Le club marseillais mise donc sur cette stratégie d’isolement pour retrouver de la constance en cette fin de saison. Reste à savoir si cette méthode portera ses fruits sur la durée.