Depuis plusieurs saisons, le décalage entre la Premier League et la Ligue 1 devient de plus en plus criant. Sur le plateau de RMC, Daniel Riolo a une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme, en s’interrogeant sur la puissance économique des clubs anglais et les difficultés structurelles du football français.
L’Angleterre, un aimant à talents : “L’argent aspire tout”
Selon Riolo, la surenchère financière des clubs anglais est en train de creuser un écart inquiétant. « Grâce à leur puissance financière, les clubs anglais accumulent les stars. Manchester City, par exemple, renouvelle son effectif sans se séparer de beaucoup de joueurs, renforçant cette concentration de talents. En Angleterre, l’argent coule à flots, et ce championnat aspire tout : joueurs, ambitions, tout ! », déplore-t-il.
Des effectifs pléthoriques à Chelsea ou des talents relégués sur le banc à Manchester United illustrent cette spirale inflationniste. Pendant ce temps, la Ligue 1 peine à suivre la cadence.
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La France, entre formation et survie économique
En contraste, Riolo décrit un système français asphyxié par des contraintes budgétaires. « Les clubs, souvent coincés par des finances serrées, doivent vendre pour survivre. Prenons Lyon : ils cherchent à faire des liquidités avec des joueurs comme Cherki qui peuvent rapporter gros », explique-t-il.
Face à ce contexte, les clubs français misent de plus en plus sur leurs centres de formation et un style de jeu dynamique. « Courir, presser, contre-pressing, jouer collectif : une bande de gamins motivés, c’est l’état d’esprit qu’on vend aujourd’hui. Ça peut séduire, mais pour les joueurs confirmés, ceux qui portent une équipe, ça pose un vrai problème. On risque de manquer de cadres », alerte le journaliste.
L’OGC Nice face à un défi crucial avant la C1
L’exemple le plus préoccupant ? L’OGC Nice, selon Riolo. Le club azuréen s’apprête à disputer les tours préliminaires de la Ligue des Champions début août, mais la préparation semble chaotique.
« Ils ont deux tours à passer dès le 5 ou 6 août. La reprise est imminente, aujourd’hui ou demain, mais on dirait qu’ils ne sont pas prêts », s’inquiète-t-il. Plusieurs joueurs majeurs sont annoncés sur le départ : Pablo Rosario, Terem Moffi, Jérémie Boga, ou encore Evan Guessand.
« Nice semble ouvert à les laisser filer, mais à quel prix ? Les salaires élevés, comme celui de Laborde, posent problème. Les clubs intéressés, notamment en Angleterre, hésitent face aux montants demandés », poursuit Riolo. Et de pointer un paradoxe inquiétant : « Certains pourraient refuser de partir, car personne ne leur offrira le même salaire ailleurs. Résultat ? Des joueurs restent par dépit, juste pour embêter leur club, et ça crée des tensions avant une saison compliquée. »
Une stratégie floue et risquée pour Nice
Riolo ne cache pas son incompréhension face à la gestion du club niçois. « Ce qui me frappe, c’est l’impression que Nice ne fait pas de la Ligue des Champions un objectif prioritaire. Ils ne prennent aucun risque financier pour renforcer l’équipe. Ils vont aborder ces tours préliminaires au rabais, face à des adversaires potentiellement solides. C’est surprenant », déplore-t-il.
Alors que le mercato estival s’intensifie, la situation de Nice illustre les limites du modèle économique français, entre contraintes financières, dépendance à la formation et ambitions européennes souvent contrariées. « Entre joueurs qui restent par dépit, conflits internes, et clubs français qui jouent la carte de la jeunesse faute de moyens, ça promet du spectacle. Mais Nice risque gros si ça tourne mal dès l’été », conclut Riolo.