Alors que Joel Ordóñez pourrait être la 6e recrue de l’OM, RMC a fait un focus sur son club formateur en Equateur. En quelques années, Independiente del Valle a bouleversé la hiérarchie du football sud-américain. Grâce à une stratégie audacieuse centrée sur la formation locale, le club équatorien a transformé non seulement son propre destin, mais aussi celui de tout un pays. Retour sur une révolution racontée par le journaliste spécialisé Nicolas Cougot.
“On parle beaucoup d’Independiente del Valle, c’est le mot-clé.” Difficile de faire plus clair pour Nicolas Cougot, observateur averti du football sud-américain. Pour lui, ce club est au cœur d’un véritable séisme qui a redessiné les contours du football équatorien.
C’est ce club qui a tout changé.
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Longtemps dans l’ombre de géants comme LDU Quito ou Barcelona SC, Independiente del Valle a pris un virage décisif après avoir été repris par un entrepreneur local, issu du secteur de la restauration rapide.
“C’est un homme qui dirige des chaînes de fast-food”, explique Cougot. “Et il a fait un choix fort : plutôt que de payer des joueurs étrangers de second plan… il s’est dit : on va construire nous-mêmes nos joueurs.”
Un modèle centré sur la formation
Le cœur du projet repose sur la formation des jeunes, avec des méthodes inspirées des meilleurs standards internationaux. Pour cela, le club s’est associé à l’académie Aspire, basée au Qatar.
“Ils se sont rapprochés de l’académie au Qatar”, précise Cougot. “C’est pour ça qu’on a vu des techniciens passer du Qatar à Independiente.”
Ce partenariat a permis l’adoption d’approches modernes : détection précoce, enchaînement de matchs dès le plus jeune âge, et exigence technique élevée.
Mais la clé du succès réside aussi dans le recrutement local.
“Ils ont quadrillé le pays”, raconte Cougot. “Ils sont allés dans la province d’Esmeraldas… car c’est un vivier du football équatorien.”
Dans cette région longtemps ignorée par les grands clubs, Independiente del Valle a découvert des talents bruts, qu’il a fait éclore au sein d’une structure professionnelle exigeante
Des résultats impressionnants
Les fruits de cette stratégie n’ont pas tardé à arriver.
“Ils ont eu des résultats qui se sont construits au fur et à mesure”, observe Cougot. “Sur la Copa Libertadores… ils ont fait quatre finales sur neuf éditions, donc ce n’est pas anodin.”
🗣”Independiente del Valle, c’est grâce à ce club que le foot équatorien a vécu une révolution. Ils ont tout changé. Ils ont quadrillé le pays”
🇪🇨 @NicolasCougot, spécialiste du foot sud-américain et responsable de @LucarneOpposee, explique les clés du renouveau équatorien. pic.twitter.com/xkJJP5JGp2
— After Foot RMC (@AfterRMC) July 31, 2025
En 2019, le club remporte la Copa Sudamericana, un exploit retentissant pour une structure de cette taille. L’année suivante, ce sont les U20 qui brillent sur la scène continentale.
Mais l’impact dépasse largement le cadre sportif.
“Ils travaillent chez les jeunes pour arriver en équipe première, ils accumulent des matchs et de l’expérience”, souligne Cougot.
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— Football Club de Marseille (@FCMarseille) August 1, 2025
Cette approche patiente et structurée a permis à de nombreux jeunes formés au club d’intégrer la sélection nationale équatorienne.
“Maintenant, la majorité de la sélection équatorienne est passée par ce club.”
Un modèle pour tout le continent
Désormais, le modèle Independiente del Valle est cité en exemple dans toute l’Amérique du Sud. Il prouve qu’un projet cohérent, enraciné dans son territoire et ouvert à l’innovation, peut rivaliser avec les mastodontes historiques du continent.
“C’est un club qui a changé les règles du jeu”, résume Nicolas Cougot.