La saison de l’Olympique de Marseille n’a pas encore vraiment commencé que déjà, une polémique occupe l’espace médiatique. Après la défaite inaugurale à Rennes (0-1), une altercation a éclaté dans le vestiaire entre Jonathan Rowe et Adrien Rabiot, rapidement montée en épingle. Mis à l’écart, puis placé sur la liste des transferts, l’international tricolore a finalement vu son entraîneur, Roberto De Zerbi, lui rouvrir la porte. Mais cette valse-hésitation intrigue. Et elle révolte surtout Éric Di Meco, qui juge l’attitude de son ancien club « incohérente ».
Sur les ondes de RMC, le champion d’Europe 1993 avec l’OM a balayé la version officielle : « On a survendu la bagarre. Ce n’était pas si violent que ça. Dans tous les vestiaires, il y a des tensions, des prises de bec, des coups qui partent. Ça fait partie du sport de haut niveau. Ce que je trouve anormal, c’est qu’après un seul match de championnat, tu en arrives déjà à un tel état de nervosité. Ça, c’est révélateur d’une gestion émotionnelle particulière voulue par De Zerbi. »
Un flou entretenu par les dirigeants selon Di Meco
Plus que la bagarre en elle-même, c’est la communication marseillaise qui choque l’ancien défenseur : « On nous a menés en bateau toute la semaine. Le discours de De Zerbi vendredi était trop en adéquation avec celui des dirigeants. Il a joué au bon soldat, mais on comprend qu’il n’était pas vraiment d’accord sur la sanction. Normalement, si c’est si grave, tu tranches le lendemain. Là, il a fallu trois jours pour décider. Ça montre bien que ce n’était pas si dramatique. »
« L’OM nous prend pour des jambons »
Au-delà de l’aspect sportif, Di Meco voit derrière cette affaire une manœuvre pour se débarrasser de Rabiot à moindres frais : « J’ai mon intime conviction. Rabiot, l’an dernier, tu le prolonges un an plus un an. Il fait une grande saison, et tu sais qu’il ne va pas prolonger. Alors, quand arrive une opportunité comme celle-là, tu sautes dessus. Pour moi, c’est une vente d’opportunité. On a instrumentalisé la bagarre. »
Et de conclure, cinglant : « Franchement, l’OM nous prend pour des jambons. Le vestiaire, lui, n’a pas été traumatisé par la bagarre, il a été choqué par la façon dont Rabiot a été traité. Les joueurs se disent : si ça peut lui arriver à lui, ça peut nous tomber dessus à tout moment. »
Une fracture interne ?
Si Roberto De Zerbi a finalement réintégré le milieu de terrain, cette affaire laisse des traces. Entre la direction, le coach et le vestiaire, la confiance semble fragilisée. Pour Éric Di Meco, cette polémique, qui aurait pu être réglée dès le lendemain dans l’intimité du vestiaire, a été amplifiée à dessein. Résultat : l’OM débute sa saison dans la confusion, alors qu’un calendrier chargé attend déjà les Phocéens.
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