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Dossier FCM : Mercato 100% clean à l’OM, est-ce possible ? Partie 2

Publié le - Mis à jour le
La rédaction de Football Club de Marseille est composé de journalistes suiveurs de l'OM (olympique de Marseille) depuis plus de 10 ans. Nos journalistes couvrent l'actualité de l'OM et du mercato OM quotidiennement.


 

 

Comme vu dans la première partie de notre dossier, réguler le métier d’agent s’avère déjà extrêmement compliqué, le problème, c’est qu’ils sont loin d’être les seuls intermédiaires entre joueurs et clubs.

 

Suite et fin de notre tour d’horizon des acteurs du mercato.

 

 

L’AVOCAT MANDATAIRE

 

 


L’avocat mandataire ne peut intervenir que dans les négociations de contrats. Il lui est interdit d’exercer une activité de mise en relation entre clubs et joueurs puisque considérée comme activité de courtage reconnue antinomique au statut d’avocat par le Barreau.


 

 

Laure Manaudou / Maitre Poulmaire - 14.04.2010 - Championnats de France de Natation - Saint Raphael Photo : Patrice Aim / Icon Sport

Photo : Patrice Aim / Icon Sport

 

La meilleure manière de décrire le poste et encore de demander son avis à une personne exerçant l’activité. Philippe Veber, ayant travaillé en tant que tel sur plusieurs dossiers, nous livre sa description du rôle : « L’avocat, de par ses règles déontologiques et légales, n’a pas le droit de mettre en relation deux parties car on considère que mettre en relation deux parties est un acte de commerce, de courtage. Or, l’avocat n’a pas le droit de faire du commerce donc de mettre en relation les parties. Son rôle va être celui d’un négociateur, d’un mandataire. Il arrive soit aux côtés de l’agent soit avec un joueur déjà entré en contact avec un club. »

 

L’avocat mandataire ne doit pas être un concurrent à l’agent mais une compétence additionnelle ajoutée à celui-ci ou au joueur en fin de processus. En théorie, encore une fois. Car il arrive également qu’il outrepasse ses fonctions supposées comme nous le glisse Maître Veber : « Après, je ne vous cache pas, que mettre en relation par téléphone c’est pas ça qui va se voir beaucoup… mais je ne dis pas que tous les avocats le font ! »

 

Un discours à peu près similaire à celui qu’avait tenu le très médiatique (et proche des nouveaux dirigeants de l’OM) Didier Poulmaire  à So Foot en Janvier 2015 : « La frontière est très ténue, mais pour résumer, un avocat peut faire tout ce que fait un agent, sauf démarcher les clubs. Certains le font mais pas moi. Dans le cas de Yoann (Gourcuff), à chaque fois, les clubs sont venus manifester un intérêt pour lui. (…) Au fil du temps, j’ai par ailleurs développé un réseau avec des agents présents partout en Europe. Lesquels démarchent, en sachant qu’ils ont un lien fiable pour parler avec Gourcuff, à travers son avocat. »

 

 

Vous l’aurez compris la frontière importante à ne pas dépasser est celle du courtage, d’une action en rapport avec la mise en relations entre clubs et joueurs. Une notion qui reste sujette à interprétation surtout si vous êtes un spécialiste de la loi…

 

 

 

LE CLAN DU JOUEUR

 

 


Proches du joueur défendant ses intérêts à titre officiel ou officieux. Non habilité à conclure un contrat mais pouvant légalement exercer une activité de conseil.


 

Abedi PELE

 

 

Tonton Adil, Papa Nasri, Papa Ayew… Ces dernières années à l’Olympique de Marseille, les membres influents des cellules familiales en matière de transfert, on connaît bien ça.

 

 

Mais sont-ils à leur place et ont-ils simplement le droit d’exercer cette influence ? « Oui » pour Antony Zouzout (EAJF) mais seulement s’ils font « partie du premier cercle familial. »
Ils peuvent dès lors légalement briguer le statut de conseiller mais ne sont toujours pas autorisés à agir en tant que mandataires à même de conclure une négociation et donc de se faire rémunérer.

 

 

Ne vous y détrompez pas, il est toujours possible de parvenir à une rémunération mais de manière détournée quoique légale. « En théorie, la meilleure façon pour lui de se faire rémunérer serait que l’agent FFF envoie sa facture au club, qu’il se fasse payer et que l’agent, par un contrat d’apporteur d’affaires, de ce qu’ils veulent, il reverse une part à l’entourage. Le père se fait auto-entrepreneur de préparateur mental, de recruteur et il se fait payer comme ça » explique Jennifer Mendelewitsch, agent licencié FFF.

 

 

Elle met cependant en garde les joueurs optant pour cette solution, « à partir du moment où il décide que son père va le représenter, il sait bien si son père est boulanger ou garagiste la semaine… » On aurait tendance à lui répondre que même certains anciens pros devenus pères de joueurs ne font pas forcément un travail profitant à leurs progénitures. À l’image du lobbying d’Abedi Pelé pour André Ayew en Angleterre. Surtout à partir du moment où l’ancienne gloire olympienne s’est entiché du fameux Mark McKay dont on vous parlait ici… D’autres ont par contre été plus soft et réalisé un travail honorable à l’image du père de Rémy Cabella depuis le début de sa carrière (sous la supervision de l’agent FFF P.Piola) ou du clan Sanson (sous la supervision de G.Sola, agent FFF). Bref, l’air montpellierain se révèle bon conseiller pour les « clans de joueurs ».

 

 

FONDS D’INVESTISSEMENTS

 

 


Structure possédant des écuries de joueurs et entraîneurs qu’ils cherchent à valoriser financièrement. Au niveau réglementaire, le ban de la TPO les a impacté mais d’autres solutions se sont offertes à eux (TPI). La licence d’agent FFF reste secondaire pour eux malgré leurs activités de courtage évidente.


 

 

JAVIER TEBAS / NELIO LUCAS - 09.04.2015 - Seminaire de la Ligue de football en Espagne-Madrid Photo : Moiron / Marca / Icon Sport

Photo : Moiron / Marca / Icon Sport

 

Ces organisations modernes se sont immiscés dans le quotidien du supporter marseillais le temps d’une saison cauchemardesque (2015/16). Doyen Sports, l’un de ces fameux fonds d’investissements avait mis la main sur le club et commencer à l’utiliser comme plate-forme de valorisation. Michel, Rolando, Lucas Silva, De Ceglie dans un sens, Imbula, Lemina, Barrada dans l’autre.

 

 

Par le jeu de la TPI(Third Part Investment), c’est à dire le prêt de liquidités à des clubs (en manquant cruellement), ils permettent de financer l’achat de joueurs. Ils récupèrent leurs billes lors de la vente de ces joueurs. Le grand cercle de l’argent… Même si à l’OM, ils ont surtout à priori « aider » le club à trouver des joueurs et entraîneurs sans prêts d’argent.

 

 

Pippo Russo, spécialiste italien de Doyen, nous explique que « leur but premier est la spéculation et le gain financier par la circulation de ses entraîneurs et joueurs. Les intérêts des clubs sont secondaires. » Sur l’OM il pense cependant que « Doyen Sports était surtout lié à Vincent Labrune. »

 

 

Étant donné l’importance des catalogues joueurs de ces fonds d’investissements, il n’est pourtant pas exclu de voir le club phocéen traitait à nouveau avec eux. Et donc forcément, reléguer les régulations de la FFF aux oubliettes. Ben oui, vous voulez entendre une blague ? Sur le contrat de James Rodriguez à Monaco, il est stipulé que l’opération s’est faite sans agent ni avocat. Jorge Mendes (Gestifute) est juste un copain un peu envahissant en fait, c’est tout.

 

 

Ce rapide panorama des types d’intermédiaires que l’on retrouve insérés entre les rouages de la machine Mercato permet déjà d’appréhender un peu mieux la bête. Cependant la revue d’effectif est loin d’être exhaustive. À titre d’exemple, on ne retrouve pas que des frères ou des pères dans « les clans » des joueurs, le premier cercle familial a souvent tendance à ratisser plus large….

 

 

Mourad Aerts et Anthony Détrier

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