La Fédération française de football (FFF) ne poursuivra finalement pas Pablo Longoria devant la justice. L’instance n’a pas réglé la consignation judiciaire nécessaire au dépôt effectif d’une plainte pour diffamation, qu’elle avait initialement engagée conjointement avec la Ligue de football professionnel (LFP) contre le président de l’Olympique de Marseille. Cette procédure faisait suite aux déclarations de Pablo Longoria sur l’arbitrage, prononcées en février dernier après la défaite de l’OM à Auxerre (0-3).
À l’époque, le dirigeant marseillais avait vivement critiqué l’arbitrage à la sortie du stade de l’Abbé-Deschamps, employant des propos particulièrement virulents à l’encontre du championnat et de ses instances. Ces déclarations lui avaient valu une suspension de neuf mois prononcée par la commission de discipline de la LFP.
A lire aussi : OM : Ce consultant RMC convaincu par le projet et le discours de Longoria !
Une plainte conjointe devenue caduque côté FFF
Le 12 mai, la FFF et la LFP avaient décidé de déposer une plainte commune pour diffamation contre Pablo Longoria. Toutefois, dans le cadre du suivi de cette procédure, la LFP a découvert que la Fédération n’avait pas versé la consignation exigée par le tribunal judiciaire de Paris. Cette absence de paiement rend de facto irrecevable la constitution de partie civile de la FFF.
Dans un courrier adressé lundi à Philippe Diallo, président de la FFF, Vincent Labrune, président de la LFP, a fait part de sa surprise. Il y déplore le retrait unilatéral de la Fédération sur un dossier jusque-là conduit conjointement, soulignant que cette décision fragilise également les démarches du Safe, le syndicat des arbitres, lui aussi partie prenante dans cette affaire.
Retrouvez ici toute l’actualité du mercato de l’OM
Des relations FFF–LFP déjà sous tension
Cette décision intervient dans un contexte de relations déjà tendues entre la FFF et la LFP, notamment en raison de désaccords persistants sur la réforme de la gouvernance du football français. Quelques jours auparavant, une remarque publique sur l’absence de Vincent Labrune lors de l’assemblée fédérale avait déjà illustré ces frictions institutionnelles.
L’affaire Longoria avait également eu des répercussions importantes pour l’arbitre de la rencontre, Jérémy Stinat. Après le match à Auxerre, celui-ci avait été la cible de menaces, avec notamment des dégradations matérielles constatées à son domicile.
Une décision qui interroge en interne
Alors que l’arbitrage relève de la responsabilité de la FFF, le retrait de la Fédération de cette procédure judiciaire suscite des interrogations en interne. La LFP s’interroge notamment sur les raisons de ce revirement, évoquant en coulisses les liens entre certaines structures de communication travaillant à la fois avec la FFF et l’Olympique de Marseille.
À ce stade, la Fédération n’a pas communiqué officiellement sur les motivations précises de sa décision. De son côté, la plainte engagée par la LFP reste en cours, mais sans l’appui de la FFF, ce qui marque un tournant notable dans ce dossier sensible autour de l’arbitrage et de la gouvernance du football français.