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Édito : N’en déplaise à certains, le public a raison de chanter « l’OM c’est nous » !

Publié le - Mis à jour le

Sur certains plateaux TV nationaux, des consultants se sont offusqués de l’après OM/Monaco et ont notamment reproché aux marseillais de chanter « l’OM, c’est nous !« …

 


 

 

« Les insultes qu’on entend, la pression… On sent quand même que les joueurs ont peur, ce n’est pas normal. Là où le public se trompe, c’est lorsqu’ils disent « l’OM c’est nous. » Non, l’OM ce n’est pas eux !  Définitivement, l’OM ce n’est pas eux. L’OM c’est Jean-Pierre Papin, Didier Deschamps, Raymond Goethals… Les gens et les joueurs qui ont fait gagner ce club… Un grand club, c’est un grand public qui soutient son équipe, il peut la siffler parfois mais regardez dans les grands clubs comme le Celtic Glasgow, Liverpool, vous êtes derrière votre équipe. »
Geoffroy Garétier

 

 

Lundi soir le chroniqueur de Canal +, Geoffroy Garétier, a donc décidé de remettre à leur place les supporters marseillais en leur expliquant ce qu’était le supporterisme. Eric Besnard, présentateur de l’émission Late Football Club, le lance d’ailleurs sur une question très intéressante « Mais la violence n’est pas une excuse ? » De quelle violence parle t-on ? 

 

 

 

 

Et les insultes symboliques des joueurs sur le terrain, on en parle ?

 

 

 

 

Certains faits rapportés par RMC et L’Équipe (notamment un jet présumé de bouteilles) sont répréhensibles et indéfendables, ils ne semblent pas être au centre des débats ce soir-là sur le plateau du Late Football Club. Revenons donc sur le reste et notamment « ses insultes qu’on entend et cette pression » que l’on devine, au ton qu’il utilise, insupportables à Geoffroy Garétier. Insupportables ? Justement, sait-il que certaines personnes insultant les joueurs dimanche soir étaient peut-être présentes à Saint-Étienne une semaine plus tôt pour assister à une piteuse élimination face à un club de National 2 ? Ils étaient dans tous les cas, au moins, assurément devant leur télévision. En ce premier dimanche de 2019, ce sont les joueurs qui ont insulté footballistiquement l’ensemble des supporters marseillais en se faisant éliminer piteusement par une vaillante équipe de National 2. 

 

 

 

 

Malheureusement ce type d’insultes, symboliquement mille fois plus puissantes qu’un « Porte tes couilles sal*** ! », n’est jamais mis sur le devant de la scène dans ce type de débat car elles ne touchent que le bétail du foot : les supporters. Ceux qui payent les abonnements TV, qui remplissent les stades, qui permettent de construire des modèles de développement économique… Jouer dans un grand club implique la lourde responsabilité de porter sur ses épaules les espoirs et la dignité du peuple qui s’en revendique. Le manquement flagrant des joueurs de l’Olympique de Marseille à ce devoir élémentaire ces dernières semaines est le principal responsable de l’ambiance au Vélodrome dimanche. 

 

 

 

La tarte à la crème des « vrais supporters qui encouragent tout le temps »…

 

 

 

Jouer dans un grand club ne signifie pas avoir l’assurance d’être encouragé en toutes circonstances. Utiliser des exemples anglo-saxons pour justifier cette théorie fumeuse à l’heure où la série de Netflix « Sunderland Til’ I Die » cartonne, confine au ridicule. Lorsque le passionné est humilié, les insultes fusent de Liverpool à Buenos Aires. Dans certains coins du monde, les tribunes ont tellement été aseptisées que les insultes s’entendent moins (Angleterre) alors que dans d’autres, certains groupes se sont vus concéder trop de pouvoirs (les Barras en Argentine) et leurs actions dépassent le cadre de la colère sportive. Un juste équilibre reste à être trouvé. 

 

 

 

Un équilibre, pas l’écrasement complet de l’une des deux variantes pour offrir aux joueurs la possibilité de piétiner l’histoire du club sans conséquence. Car oui, l’OM c’est indéniablement Jean-Pierre Papin, Didier Deschamps et Raymond Goethals. Mais déjà c’est bien plus que 93, rien que sur le terrain, et pas toujours dans la victoire (Boyer, Zatelli, Andersson, l’équipe des minots, etc). Et c’est ensuite et depuis toujours, une ambiance chaude qui en fait sa particularité. Désolé Geoffroy mais oui, l’OM c’est eux. 

 

 

 

 

 

Dans leur excellente création « L’histoire illustrée de l’Olympique de Marseille », Christopher et Jean-François Pérès exhument par exemple ce petit encart paru en 1929 dans L’Auto, ancêtre de L’Équipe. 

 

 

« Sur le terrain de l’Huveaune le public est placé tout près des bancs de touche et ne manque pas de prendre part au match avec la voix. Et les encouragements ou les cris et les protestations adressées avec cet accent inimitable, que seuls possèdent les purs marseillais, ne manquent pas d’avoir une saveur particulière pour nous, pauvres parisiens importés, perdus dans cette foule mouvante, captivée et ô combien partiale. Que notre public de la capitale est donc calme comparé à celui de Marseille, qui s’échauffe pour presque rien, qui critique avec flamme et se croît sincère lorsqu’il hurle sa joie ou son mécontentement. »
L’Auto, le 19 mars 1929

 

 

« Cette foule mouvante, captivée et ô combien partiale » fait partie intégrante de l’Olympique de Marseille depuis sa création. Elle a, au titre de la longévité, plus de légitimité dans ses colères que ne l’auront jamais n’importe quel joueur ou entraîneur. Ce public, il donne tant (l’an dernier) mais il réclame aussi légitimement un minimum. Cessons de ne voir que la partie qui nous arrange quand elle nous arrange… 

 

 

 

 

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