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OM : Malinovskyi, l’anti-crack ukrainien !

Publié le - Mis à jour le
Source : OM.fr

Ruslan Malinovskyi a dû se construire dans les divisions inférieures locales, digérer plusieurs échecs et accepter un certain manque de considération pour finalement devenir l’un des meilleurs joueurs ukrainiens de sa génération…

 

 

Régulièrement le nom d’un jeune Ukrainien affole les radars des scouts européens*.
Mykhailo Mudryk est actuellement hors catégorie mais il n’y a pas si longtemps Viktor Tsyhankov ou Viktor Kovalenko étaient encore vus comme des pépites en voie d’éclosion. Ils ont aujourd’hui respectivement 25 et 26 ans et leurs carrières tardent encore à décoller. Avant ça, il y avait eu Yevhen Konoplyanka et Andriy Yarmolenko dont les parcours en club, hors Ukraine, ont largement déçu. Et au milieu de toutes ces pépites, il y a Ruslan Malinovskyi, champion de Belgique en 2019 et meilleur passeur de Serie A en 2021.

 

Considéré pas assez bon pour la réserve du Shakhtar…

La dernière recrue de l’OM n’a jamais été cotée comme “the next big thing” au pays. Lorsqu’à l’orée de ses 21 ans, il débute de manière remarquée en Premier Liga avec le Zorya Louhansk, ses performances étonnent. D’où sort ce mec ?

 

S’il est alors sous contrat avec le Shakhtar Donetsk, il n’a jamais semblé être proche de l’équipe une. Pas même de l’équipe deux. En réalité, il aurait même dû ne jamais être sous contrat avec le Shakhtar sans les glissements d’effectif bizarres made in Ukraine. “À la fin de ma formation au Shakhtar, on ne m’a pas retenu. J’avais alors fait un essai (non concluant) à Sébastopol (en D2)… expliquait Malinovskyi en 2014 dans une interview au site Football.ua. Pendant six mois, j’ai joué à domicile dans le championnat de l’Oblast de Zhytomyr. Et puis il s’est passé que beaucoup de joueurs ont quitté l’équipe 2 du Shakhtar pour Illichivets et les pensionnaires du Shakhtar-3 ont été promus en équipe 2.” Le club minier le rappelle alors pour son équipe 3 avec la perspective de rêver au mieux d’intégrer l’équipe 2. “J’ai fait une préparation avec l’équipe 2 mais je n’ai pas réussi à m’y imposer, expliquait-il encore. Je suis donc retourné en équipe 3 et j’ai continué à attendre ma chance.” Tout juste majeur, ses premières paies en tant que joueur d’appoint se situent aux alentours des 800 hryvnias soit environ 80€ à l’époque. Loin, très loin de la gloire et des voitures de sport.

 

Deux entraîneurs qui vont croire en lui…

La chance va finir par taper à sa porte… deux fois !
Un entraîneur de D2 vient le chercher en équipe 3 du Shakhtar. Oleg Kononov, tout juste promu à la tête du FK Sébastopol. Le technicien avait beaucoup aimé ce qu’il avait vu du milieu de terrain dans un tournoi de jeunes quelques années plus tôt et le ramène donc en Crimée avec l’intention de le développer. Car Malinovskyi doit encore travailler avant de devenir un pro aguerri. Sous la férule d’un coach bienveillant à son égard, il s’applique, gratte du temps de jeu et de l’expérience face aux grognards et jeunes pousses d’élite de la D2 ukrainienne. Désormais appelé en sélection nationale U21 après avoir fait quelques apparitions en U19, sa carrière semble lancée… mais Kononov s’en va. Malgré la montée en première division, plus personne ne calcule ce jeune en prêt du Shakhtar qui passe les six premiers mois de la saison suivante avec la réserve de Sébastopol. Pas vraiment retenu par le Shakhtar, placardisé par le FK Sébastopol… À 20 ans, il est à nouveau dans une impasse.

 

 

C’est alors que le Zorya Louhansk, habitué à façonner son effectif en piochant des dizaines de prêts dans les équipes du géant de Donetsk, le récupère. Malinovskyi y rencontre un nouvel entraîneur paternaliste qui ne va pas le ménager : Yuriy Vernydub. “J’ai immédiatement vu son potentiel, même si au début, Ruslan devait me détester. Il a dû me maudire pour la façon dont je l’ai poussé à propos de son poids” se souvenait Vernydub en 2021 pour Football24.ua.
Dans tous les cas, le travail paie et le Malinovskyi que l’Europe connaît aujourd’hui commence enfin à éclore. En deux années calendaires sous les couleurs du Zorya (délocalisé dès 2014 à cause du conflit ayant éclaté à Louhansk), le milieu de terrain devient un joueur régulier de Premier Liga, joue ses premiers matchs de Coupe d’Europe, y inscrit ses premiers buts (2 buts par exemple en 2014 contre Feyenoord, 3 en 2015 sur la double confrontation contre Charleroi) et devient même un international A.

 

Ce n’est toujours pas le phénomène que l’Europe s’arrache mais à 22 ans, le Dynamo Kyiv s’intéresse sérieusement à lui. Le Shakhtar, avec qui il est toujours sous contrat, ne l’estime toujours pas capable de faire son trou dans l’effectif. Il va alors profiter de la filière de recrutement en train de se développer tout doucement entre la Belgique et l’Ukraine (Makarenko, Sobol, Plastun, Bezus, Yaremchuk) pour signer à Genk en janvier 2016. Vous connaissez la suite…

 

Il va continuer à se développer au contact des entraîneurs qu’il va rencontrer en Belgique et en Italie. En sélection, il va devenir un pilier notamment sous Shevchenko, mais aussi connaître quelques passages sur le banc, pas toujours bien compris. Même avec ce nouveau statut, rien ne lui est jamais servi sur un plateau. La carrière de Malinovskyi dessine l’autre histoire du football ukrainien à l’ombre du Dynamo et du Shakhtar. Avec ces dizaines de joueurs sous contrat chez les deux géants, trimballés de club en club, longtemps ignorés par le reste de l’Europe. Sans doute à tort…

* À raison puisque la formation ukrainienne est excellente comme en atteste le titre de champion du monde U20 du pays en 2019.

 

 

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