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Les alléchantes promesses estivales de l’OM !

Il se passe quelque chose à l’OM cette saison… Quelque chose de différent.
Parce que bien sûr, il se passe toujours quelque chose à l’OM. Toujours. Surtout en coulisses.
Beaucoup, beaucoup de choses. Toujours.
Et finalement pas grand-chose sur le terrain depuis un moment. Ou si peu.
Par contre toujours la même rengaine martelée un peu partout. Mais si ? Vous savez bien ?
À Marseille, la seule chose qui compte, c’est gagner. Alors il vous faut des joueurs expérimentés qui gagnent tout de suite.
Sauf que les joueurs expérimentés qui vous font gagner tous seuls et tout de suite sont trop chères. Toujours ou presque.
Donc les autres joueurs expérimentés viennent mais ne gagnent pas. Ou si peu. Donc crise, donc déficit, donc dirigeants virés….
Mais cette saison… Cette saison, ce mois d’Août 2021, charrie un autre parfum. Celui de la promesse d’un futur enfin excitant !

 

 

La promesse d’un futur économique…

 

Heureusement, il y a d’autres choses tellement marseillaises qui ont, elles, le bonheur de ne pas changer.
Comme cette explosion de joie invraisemblable dans le parcage visiteurs de La Mosson lorsque le fouetté de Payet fit trembler les filets du pauvre Bertaud à la 80ème minute de jeu de la première représentation officielle de la troupe de Sampaoli version 2021/22 il y a maintenant déjà plus d’un mois. Avec style, au bout des émotions, l’OM est allé chercher sa première victoire de la saison (2-3) après avoir accusé un retard de deux buts à la pause.

 

Malheureusement, la légendaire ferveur olympienne n’est plus suffisante pour assurer l’équilibre financier et assumer les importants salaires de la pléthore de joueurs expérimentés jusqu’ici apparemment absolument nécessaires à la bonne conduite du club. Les gadins budgétaires répétés de l’ère Eyraud sont là pour le confirmer. Avoir de grandes idées (irréalisables ?) ne peut en aucun cas effacer la fatalité d’un modèle économique français reposant exagérément sur la vente de joueurs…

 

Luc Arrondel, économiste du sport au CNRS, dresse le panorama suivant : “Depuis une dizaine d’années, et encore plus lors des trois saisons précédant la Covid, la Ligue 1 a assuré son équilibre financier à travers ce que l’on pourrait appeler le trading joueurs même si… il faut plutôt parler de la balance des transferts car il ne faut pas oublier la formation française qui produit beaucoup de joueurs pour les clubs d’origine. Mais avant les résultats des mutations, le résultat global d’exploitation est largement déficitaire.” À l’OM, l’ancien président Jacques-Henri Eyraud avait une toute autre vision de la chose et promettait à son arrivée un autre modèle, un autre rêve. “Comment se satisfaire d’équilibrer les comptes par la vente de talents ? expliquait-il au Temps en 2017. Un modèle vertueux, ce serait que les jeunes joueurs restent plus dans les clubs français et que les clubs puissent grâce à leurs revenus d’origines récurrentes s’économiser de devoir vendre. Il faut travailler, notamment sur les droits télés, définir une stratégie sur dix ans et combler petit à petit notre retard.

 

Sur le papier, ça avait de la gueule et ça a fait rêver l’intégralité de la cité phocéenne. Dans les faits, un peu moins, surtout après le fiasco Mediapro…
Mais même avant l’effondrement des droits télés, “JHE” semblait s’être résigné à entrer dans le monde de la dépendance à la balance des transferts comme le prouve sa volonté de recruter au printemps 2020 un “Head of Football” qui afficherait “des qualités transactionnelles évidentes pour mener à bien les acquisitions et cessions de joueurs dans le cadre des objectifs fixés” et serait un « vrai responsable de P&L (profit and loss)” (LinkedIn).
Une révolution des Cyprès plus tard, ce Pablo Longoria, tout juste recruté en tant que “Head of Football” se verra propulsé “Head of OM” à la place d’Eyraud et lancera rapidement ses grandes manœuvres.

 

Dès l’été 2021, l’effectif du club marseillais parvient à s’extirper du fond du classement des équipes les plus âgées de Ligue 1 (16ème en 2017/18 et 2018/19, 15ème en 2019/20, 17ème en 2020/21, 8ème en 2021/22). Le changement est radical, les profils des joueurs hameçonnés vers le Vieux Port n’ont plus grand-chose à voir avec ceux des Valère Germain, Kevin Strootman et autres Dario Benedetto à la carrière déjà bien entamée lors de leurs arrivées respectives à La Commanderie. Balerdi, Guendouzi, De La Fuente, Cengiz Under présentent tous de sérieux espoirs de culbute financière à l’avenir. Même l’onéreux pari Gerson (25 ans) pourrait être plus que rentable s’il venait à concrétiser les énormes espoirs placés en lui par ses nouveaux employeurs.

 

Ce virage dans le recrutement serait-il la preuve que l’OM est enfin entré dans le football moderne ? Arrondel, également co-auteur de l’excellent “L’argent du football”, hésite : “Ce qu’il faut faire, c’est se replacer dans l’évolution du football depuis les années 90. Partir de l’arrêt Bosman jusqu’à aujourd’hui et constater l’évolution des compétitions, le développement d’un foot à deux vitesses entre les huit qui font les quarts de finale de la Ligue des Champions et les autres, sans oublier l’arrivée des fonds d’investissements ou propriétaires américains qui sont dans des logiques économiques complètement différentes. C’est tout un ensemble de choses qu’il faut prendre en cause lorsque l’on parle de la modernité du football.

 

Et justement par rapport à cet ensemble de choses, la situation financière de l’OM et de son propriétaire ne le force-t-il pas à se positionner vers du trading plutôt que comme un quart de finaliste régulier de Ligue des Champions qui ne joue jamais les quarts de finale de la Ligue des Champions ? “Sans doute, abonde un peu resigné Luc Arrondel. Il faut avoir à l’idée un certain positionnement économique mais il ne faut pas que la gestion d’un club ne se réduise à ça. Si en France, nous devenons de simples usines à joueurs, ce sera un peu triste. Attention aussi à la grande part d’aléatoire sportive lorsque l’on part sur une politique de trading.”

L’AS Monaco de Ribolovlev alternant entre le sublime, le grotesque et le très bon illustre à merveille le manque de stabilité possible de ce modèle. Comment donc mener à bien l’OM Trading Project dans un contexte bien plus exigeant que le feutré Stade Louis II ?

 

La promesse de l’entraîneur idoine…

 

Cet été, lors du Liga MX Summit 2021, Pablo Longoria a été très clair sur l’élément clé indispensable à la réussite de son entreprise : “Pour moi, l’un des aspects les plus importants lorsque l’on veut valoriser son effectif c’est le choix de l’entraîneur ! C’est lui qui peut valoriser beaucoup de tes joueurs.

 

L’entraîneur, justement, a lui aussi changé dans le sillage de la prise de pouvoir de Longoria. C’est Jorge Sampaoli, coach bouillonnant, adepte du jeu offensif qui s’est vu offrir le rôle. “Cette saison ne me fait pas peur parce qu’on a un homme à poigne à la tête du sportif : Sampaoli, s’enthousiasme “Titi (c’est toi le boss)”, supporter et star d’un autre genre du mercato olympien. Il ne va faire aucun cadeau ! Cadre ou pas cadre, il te mettra sur le banc ! Il n’y a qu’à voir Payet comme avec Bielsa…
Car oui, chez les supporters, bien avant d’éventuelles fantasmes budgétaires, le bouillonnant Argentin déclenche surtout un espoir fou : celui de revivre les émotions de la saison Bielsa !

 

Difficile de ne pas y avoir pensé au coup d’envoi du premier match officiel de la saison au Vélodrome avec la réception des Girondins de Bordeaux en J2. Une fournaise ! L’ambiance était dantesque, les chants, les cris retrouvés des 50 000 spectateurs massés dans l’enceinte du boulevard Michelet, assourdissants de bonheur ! Leur puissance émotionnelle ringardise complètement les pauvres effets de lumière des onéreuses LED…

 

L’exaltation qui suit l’ouverture du score marseillaise suite à une combinaison entre trois recrues (Konrad de la Fuente, Gerson et Cengiz Under) fait chavirer une première fois le stade puis le second but local inscrit en solo par ce désormais vétéran de Payet offre une joie annonciatrice d’une soirée parfaite.
À la mi-temps, l’OM mène de deux buts mais finira par perdre deux points lors du second acte. Score final : 2-2. La fête est un peu gâchée mais ce fut quand même une sacrée fête.

 

Après la rencontre, le système de Sampaoli, sans latéraux de métier ou attaquant de pointe fixe, est au centre de toutes les conversations. Il est rapidement désigné coupable des 0.76xG concédé au premier match et 0.32xG au second ayant entraîné 4 buts concédés. Ce cadre tactique ambitieux mais misant franchement sur le déséquilibre déboussole les journalistes suiveurs du club, plus habitués ces dernières saisons à la grande orthodoxie de Villas-Boas dans ce secteur.

 

Mais ce cadre, ces ambitions sont-elles ce dont a besoin le wagon de jeunes néo-olympiens pour s’épanouir ? En clair, Sampaoli est-il un bon choix pour valoriser cet effectif ? Sur le sujet, Antonio Salamanca, scout professionnel depuis plusieurs décennies, fait toute confiance à Longoria : “Personne mieux que Pablo ne le sait, ça ! Il a eu quelque part de la chance de pouvoir choisir un coach. Il a eu le temps d’étudier les profils et de définir LE profil de l’entraîneur qui conviendrait le mieux à la philosophie qu’il veut imposer au club. Connaissant un peu Pablo, il n’a pas dû prendre cette décision à la légère. C’est une décision posée, réfléchie et j’ai envie de dire intelligente.” Et puis, il y a la fibre offensive, la volonté d’être en surnombre dans les trente derniers mètres, de frapper, de marquer, de faire exulter ses supporters… Tant pis pour l’équilibre défensif si chère à notre vision nationale du football.

 

Ronald Zubar, ex-jeune prospect arrivé à l’OM à 20 ans en 2006, y a connu un autre entraîneur adoré des supporters en son temps, lui aussi adepte d’un jeu porté vers l’avant, Eric Gerets.

 

À VOIR AUSSI : Notre interview exclusive d’Eric Gerets chez lui en Belgique

Il se souvient de la symbiose presque instantanée entre le coach, les joueurs et le public : “Dès les premiers entraînements, on a compris ce qu’il voulait faire, aller de l’avant, prendre des risques, aller gagner des coups de pieds arrêtés et ça nous a plu. On a gagné et perdu des matchs à cause de ça mais… Droit au but, quoi ! Ce jeu offensif a attiré le public qui a répondu présent, qui aime forcément ça. Mais attention, tous les coachs qui arrivent à Marseille parlent de ça puis après quelques résultats défavorables commencent à penser avant tout au résultat. Avec Gerets, c’était le contraire même après des victoires où on n’avait pas assez produit, il nous le faisait comprendre. Le public a aimé ça.
La promesse du panache sur le terrain n’est donc pas nouvelle à Marseille, elle semble juste faire son retour.
Et si elle permet en plus de ça de valoriser l’effectif…

 

La promesse de l’unité…

 

Lors de son passage marseillais, le “Lion de Rekem” avait déclaré à la suite d’un match houleux contre Sochaux (2-1, 30 août 2008) : “Si quelqu’un touche à mes joueurs, je suis prêt à tuer. » Sampaoli ne doit pas en penser moins. Dans tous les cas lors de la J3 alors que de violents affrontements avec les supporters niçois ainsi que l’équipe adverse éclatent, le coach argentin et son staff partent à la bataille avec leurs joueurs. Un triste épisode n’ayant rien à faire dans un stade de foot qui rappelle cependant le caractère si particulier de l’OM dans le paysage du football français. Un titre de champion de France en 28 ans peut-être mais la quasi-totalité des supporters adverses ayant, ou s’imaginant, une rivalité avec le club phocéen. À Montpellier déjà en J1, Valentin Rongier avait reçu une bouteille d’eau en pleine tête, cette fois-ci, c’est Dimitri Payet qui, touché par le même type de projectile au dos, pète les plombs et renvoie vers la tribune ce satané emballage plastique encore à moitié plein.
Bagarre générale, match interrompu et refus des Marseillais de reprendre la partie malgré l’insistance du camp niçois.

 

Pas grave, si cet épisode renvoie l’OM vers le hors-terrain, il a aussi le don de souder toutes les composantes du club. Moins d’une semaine plus tard, dans un Vél’ en ébullition, les South Winners déploient une banderole avec le message suivant “Direction, staff et joueurs : fiers de vous” alors que plus bas le Commando Ultra rappelle à tout le monde : “…le monde a changé… pas nous !”

 


Le bruit, la fureur offensive se déchainent à nouveau sur la pelouse mais cette fois-ci les 1,23xG de Saint-Étienne ne suffiront pas à gâcher la fête.
Les partenaires d’un grand Payet s’imposent 3-1 et rendent à ce début de saison l’image qu’il n’aurait jamais dû perdre : celui d’une équipe joueuse, se projetant en masse dans la surface adverse encouragée par tout un peuple enfin à l’unisson avec ses dirigeants et la volonté de son entraîneur.
La promesse d’une unité durable au sein d’une institution trop souvent tiraillée par les conflits internes ?

Il est trop tôt pour le dire, le traditionnel et organique contexte explosif autour de l’OM rend toutes projections incertaines.
Par exemple, ces deux dernières sorties se sont faites sans l’un des investissements importants de l’été, Leonardo Balerdi, expulsé en fin de partie contre Bordeaux.

L’une des limites du projet Longoria ?

 

Le défenseur argentin a en effet la fâcheuse tendance à briller la majeure partie du temps mais à ternir ses prestations de tristes bourdes gâchant l’ensemble.
Ce reproche a souvent été fait à Ronald Zubar lorsqu’il évoluait en bleu et blanc. Le Guadeloupéen esquisse d’ailleurs un sourire lorsqu’on lui soumet la comparaison : “C’est clairement ça, je me revois un peu là-dedans. Notamment sur les situations où à force de trop vouloir aller de l’avant, on a une perte de balle qui peut mettre l’équipe en difficulté.” À écouter l’ancien international espoir, le rôle de Sampaoli risque encore d’être prépondérant dans cette histoire : “Clairement, le coach, c’est le pilote. Avec Gerets, je pense que ce qui a compté aussi c’est qu’il vienne de l’étranger et de pays où on a tendance à plus jouer qu’en France. Et même à le faire avec des jeunes. Au quotidien, il voyait ce qu’on produisait à l’entraînement et nous répétait donc qu’il n’y avait pas de raison qu’on ne parvienne pas à le répéter le weekend en match. C’est une histoire de confiance et de communication avec des mots justes.

 

Difficile de dire en cette fin d’été si la saison de l’OM s’achèvera de manière satisfaisante, dans l’unité, ou même si Jorge Sampaoli trouvera les mots justes pour que Leonardo Balerdi finisse par confirmer les promesses entrevues chez lui mais ce début de saison ressemble en tout cas à une belle promesse que les supporters ont envie de vivre quel qu’en soit l’issue.
Il se passe décidément toujours quelque chose à l’OM. Mais cette saison, ça risque d’enfin se passer sur le terrain ! Vivement la suite ! Vivement samedi !

 

 

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